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Il semble désormais évident que Téhéran a pris conscience de l’influence prépondérante du Maroc sur la dynamique régionale et de son rayonnement stratégique, les officiels iraniens ayant récemment manifesté une volonté d’améliorer les relations avec Rabat. Néanmoins, les analystes s’accordent à dire que la pierre angulaire d’une véritable réconciliation repose sur la reconnaissance explicite de la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Ismail Baqaï, a récemment exprimé l’ouverture de la République Islamique d’Iran à l’amélioration et au renforcement de ses relations avec le Maroc.
« Conformément à la politique que nous avons menée auparavant et que nous poursuivons dans le 14ème gouvernement, nous accueillerons toujours favorablement l’amélioration des relations avec les pays sur la base des principes de sagesse, d’honneur et d’opportunité, dans le cadre des intérêts du pays et en tenant compte des intérêts de la région et du monde islamique« , a-t-il précisé, notant que l’Iran « n’a jamais été à l’initiative de la rupture des relations avec le Maroc » et qu’une reprise des relations devrait être fondée « sur des principes de sagesse, de dignité et de bien-être mutuel ».
Les analystes politiques observent que ces déclarations incarnent le souhait manifeste de Téhéran de dépasser les tensions qui ont jalonné les interactions entre les deux pays au cours des dernières années. En effet, la rupture des relations diplomatiques intervenue en 2018 a constitué l’un des épisodes les plus délicats. Le Maroc ayant décidé de mettre fin à ses liens avec l’Iran en raison du soutien militaire de son allié, le mouvement libanais, Hezbollah, au Front polisario.
Sollicité par Hespress FR, Mohamed Salem Abdelfattah, président de l’Observatoire sahraoui des médias et des droits de l’homme, explique à ce propos que « l’Iran se trouve aujourd’hui face à l’échec de ses efforts visant à contrer la souveraineté marocaine par son soutien au projet séparatiste. Toutes les manœuvres entreprises par le camp soutenant la séparation ont échoué, malgré le soutien généreux de l’Iran à la milice du front séparatiste« .
Pour lui, l’Iran prend désormais conscience des rôles de plus en plus prééminents que joue le Maroc, de son rayonnement ainsi que des fonctions de leadership exercées par le Royaume tant dans son voisinage régional qu’en profondeur sur le continent africain. En conséquence, Téhéran est invité à interagir de manière sérieuse et responsable avec ces initiatives de leadership que le Maroc promeut, en particulier en ce qui concerne le soutien aux efforts de paix, le renforcement du développement territorial et l’intégration économique au sein des pays de la région.
De plus, le spécialiste fait savoir qu’il est impératif que l’Iran prenne en considération les efforts significatifs déployés par le Maroc dans la lutte contre le discours religieux extrémiste. « En dépit de cela, l’Iran a traditionnellement misé sur des entités non étatiques et des milices armées pour établir des synergies avec les adversaires du Royaume« , dit-il.
Selon Salem Abdelfattah, l’Iran doit prendre conscience des conditions posées par le Maroc pour renforcer et normaliser les relations bilatérales. Cela nécessite non seulement une consolidation de ces relations, mais également un engagement ferme à respecter et à adopter les principes du droit international, notamment le respect de la souveraineté des Etats et la préservation de leur intégrité territoriale.
Dans cette optique, il est essentiel que « l’Iran cesse son soutien aux milices armées opérant dans la région et renonce à toute forme d’investissement dans le discours religieux extrémiste ainsi que dans les groupes de criminalité organisée. L’Iran devrait ainsi orienter ses relations vers des États souverains membres des Nations Unies dans la région, en plaçant le Maroc au premier plan de cette initiative.Cette stratégie servirait non seulement à renforcer les principes du droit international, mais également à contribuer de manière significative à la sécurité et à la stabilité régionales« , fait noter l’analyste.
D’une autre part, l’Iran se retrouve en position délicate face à l’affirmation croissante du Royaume dans les arènes arabe et islamique, alimentée par un consensus arabe clair en faveur du Maroc, poursuit notre interlocuteur, qui explique que ce soutien est particulièrement manifeste au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe, qui se sont engagés à défendre la souveraineté marocaine sur le Sahara, « et en conséquence, l’Iran fait face à une position arabe unifiée, à l’exception de la posture adoptée par l’Algérie ».
Mohamed Salem Abdelfattah soutient donc que « le facteur déterminant pour le Royaume demeure la reconnaissance explicite et sans équivoque de sa souveraineté sur le Sahara. Cette reconnaissance est perçue comme la condition sine qua non pour renforcer les relations bilatérales. Cela est considéré comme la clé pour renforcer les relations avec le Royaume. Elle lui permettrait également de tirer parti de la présence économique et spirituelle prépondérante du Maroc dans son environnement régional, tout en veillant à respecter rigoureusement les principes du droit international« .
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