Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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L’ancien président tunisien Moncef Marzouki a regretté la situation dans laquelle le Maghreb est plongé ces dernières années, notant que les peuples ne sont pas libres de circuler et de s’établir dans l’un des pays de l’Union du Maghreb (UMA). Pour Marzouki, le responsable de cette situation n’est autre que l’Algérie.
Dans un entretien accordé à Hespress, l’ancien président tunisien est revenu sur le projet d’union maghrébine, l’intégration de la région et les difficultés administratives auxquelles font face les peuples de la région qui, selon lui, sont une preuve que les choses vont mal.
« En 1956, mon père est venu au Maroc comme réfugié politique. Il s’est installé à Tanger, et feu Sa Majesté Mohammed V l’a aidé à rester et à s’y établir, allant même jusqu’à le nommer délégué du roi à Tanger. Ensuite, nous avons vécu en tant que famille tunisienne au Maroc, sans papiers, sans qu’on nous les demande, et sans que personne ne nous en parle. Nous avons vécu dans ce pays naturellement. Aujourd’hui, cela n’est plus possible », a témoigné Moncef Marzouki.
Le premier président élu en Tunisie a ajouté : « Aujourd’hui, partout où vous allez, on vous renvoie vers telle ou telle administration. Par exemple, avant que je ne quitte la Tunisie, nous avions des amis marocains qui y vivaient depuis des années et qui devaient renouveler leurs papiers chaque année. En Algérie, le permis de séjour n’est accordé que pour trois mois… Voyez à quel point ces bureaucraties, produites par des États et des gouvernements que je considère comme irresponsables envers le bien-être de leurs peuples, sont devenues pesantes. Tout cela doit disparaître ».
Pour lui, la situation actuelle est une « désunion maghrébine » plutôt qu’une « union maghrébine » et elle revient à « des politiques erronées, des politiques fondées sur des rancœurs et des considérations personnelles, et surtout sur de mauvais calculs (…). Il aurait dû, depuis cinquante ans, exister une union des peuples du Maghreb (…). Nous aurions même devancé l’Europe, qui a réussi à s’unir malgré les ravages causés par le nationalisme excessif (lors des deux guerres mondiales) ».
Il rappelle à ce sujet que « la destruction de l’Europe était due à l’État-nation refermé sur ses frontières, craignant et jalousant les autres États (…). Ceux qui gouvernaient ces pays étaient de petits politiciens dépourvus de vision, ce qui a conduit à la guerre et à la ruine ».
Et de souligner qu’après la fin des guerres, une deuxième génération est arrivée, composée de personnes ayant tiré les leçons de cette expérience, « et qui ont dit qu’il fallait se débarrasser de ce nationalisme extrême, proche d’une forme de racisme. Ils ont rejeté ce repli et cet égoïsme, et ont construit un espace commun où l’on ne sent plus les frontières entre les États ».
Au Maghreb, cette situation est marquée par la phase de retard, où les politiciens manquent de vision et ne font pas face à une pression populaire suffisante, a ajouté l’ancien président. « Le pouvoir est censé être au service du peuple, non pas pour lui compliquer la vie », a-t-il soutenu.
« Nous avons perdu beaucoup de temps. Les responsables de cela (…), je le dis clairement, ce sont nos frères algériens, c’est-à-dire le système politique algérien, auquel je m’adresse une nouvelle fois : votre intérêt et le nôtre exigent que vous arrêtiez cette politique. Assez ! Ouvrez les portes et laissez les peuples respirer », a lancé l’ancien chef d’État tunisien.
Marzouki s’est rappelé la période de son mandat présidentiel et une mesure qu’il avait proposée : le projet des « cinq libertés », à savoir : la liberté de circulation, la liberté d’établissement, la liberté de travail, la liberté de propriété et même la liberté de participer aux élections municipales pour tous les Maghrébins, en attendant la création d’un parlement maghrébin, à l’instar du parlement européen. « Je rêve de voir ces cinq libertés devenir réalité avant de mourir, et nous, Maghrébins, pourrons enfin respirer », a-t-il affirmé.
Et de souligner que lorsque les autorités algériennes ferment la frontière entre l’Algérie et le Maroc de manière arbitraire, « elles portent atteinte aux droits du peuple algérien et à la dignité des familles vivant de part et d’autre (…). C’est une preuve du mépris de ces États envers leurs peuples. Quand nous aurons des États et des gouvernements qui écoutent leurs populations et savent que leur mission est de faciliter la vie des gens et non de la rendre plus difficile, alors ces frontières disparaîtront ».
The post Marzouki regrette l’effondrement du rêve maghrébin et pointe Alger du doigt appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.
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