Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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La route régionale côtière reliant le centre de la commune de Massa, dans la province de Chtouka Aït Baha, à celui de la commune d’Ida Ougnidif Aklou, dans la province de Tiznit – et qui prolonge cet axe jusqu’à la province de Sidi Ifni en passant par Mirleft – se trouve depuis longtemps dans un état de dégradation avancée, fruit de longues années de négligence. Fissures béantes, nids-de-poule profonds : autant de pièges qui menacent directement la sécurité des usagers. Pourtant, cette voie constitue un lien vital pour les habitants de nombreux douars qui l’empruntent quotidiennement pour rejoindre Tiznit et ses environs.
Bien plus qu’un simple axe routier, cette voie incarne la réalité d’un quotidien pénible pour les riverains. Chaque déplacement vers Aglou ou Tiznit, qu’il soit motivé par des démarches administratives, des obligations professionnelles ou des besoins personnels, se transforme en parcours du combattant, aggravé par la rareté des moyens de transport. Les habitants, lassés d’attendre, ne comptent plus les promesses entendues au fil des années, toutes restées lettre morte, dans l’attente d’actions concrètes pour la réhabilitation et l’élargissement de cette infrastructure essentielle.
Cette route avait pourtant été inscrite dans une convention conclue entre le ministère de l’Équipement et le conseil provincial de Tiznit, dans le cadre d’un programme visant à réhabiliter plusieurs axes stratégiques à travers la province. Les travaux, prévus entre 2015 et 2016, incluaient notamment l’élargissement de la route régionale n°1016 sur 19 km, entre Massa et Aglou. Mais selon des sources consultées par Hespress, cet accord est resté lettre morte. Le projet devrait désormais être intégré à une nouvelle convention entre le ministère de l’Équipement et le Conseil régional de Souss-Massa, en attente du feu vert du ministère de l’Intérieur.
Un frein au développement et une atteinte aux droits fondamentaux
Pour El Madani Edhahbi, président de la section locale de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) à Tiznit, « le blocage du projet de réhabilitation de la route régionale 1016, malgré son importance vitale en tant que passage stratégique reliant Massa et Aglou et desservant un grand nombre de douars, est l’illustration concrète de l’exclusion et de la marginalisation persistantes dont souffre la population locale ».
Il estime que « ce retard prive les habitants de leur droit d’accès à des services essentiels comme l’éducation, la santé ou les marchés, et compromet les chances de développement économique et social ». Une situation qui, selon lui, « ne fait qu’accentuer les inégalités territoriales entre villes et campagnes, en contradiction flagrante avec les objectifs affichés des programmes de réduction des disparités régionales et sociales ».
Le responsable associatif insiste sur le fait que « Le non-respect d’accords majeurs tels que celui signé entre le ministère de l’Équipement et le conseil provincial de Tiznit reflète un manquement aux engagements en matière de financement et d’exécution, ainsi qu’une absence de mécanismes efficaces de contrôle et de reddition des comptes. Cela conduit à la répétition des blocages et à l’accumulation des retards, sans qu’aucune responsabilité réelle ne soit assumée ».
L’AMDH plaide pour « l’ouverture d’une enquête complète sur les causes du retard, la sanction des responsables en cas de négligence ou de détournement de fonds publics, et la publication régulière d’informations détaillées sur les projets – cahiers des charges, calendriers, rapports d’avancement – afin de permettre aux habitants d’exercer leur droit de regard, conformément à la loi sur l’accès à l’information ».
Des promesses en série, mais aucun résultat concret
Dans le même sens, Mohamed Dadsour, acteur associatif de la zone d’El Khnabib, témoigne : « Les habitants des douars situés le long de cette route régionale côtière endurent depuis des années les conséquences de son état déplorable, dû à l’abandon et au manque d’entretien. Les autorités ont multiplié les promesses, mais elles sont restées sans suite, alimentant frustration et sentiment d’oubli ».
Selon lui, la situation a même poussé la société chargée de la gestion du transport public dans la province à réduire le nombre de bus circulant sur cet axe, invoquant la difficulté du trajet et la sécurité des véhicules. « Cette décision a eu un impact direct et lourd sur la vie des habitants », poursuit-il, « qui se retrouvent confrontés à un manque criant de moyens de transport pour se rendre à l’école, au travail, ou accéder à des soins de santé et aux services administratifs, que ce soit à Aglou ou à Tiznit ».
Il appelle donc les autorités à « accélérer la réhabilitation et l’élargissement de cette route vitale et à garantir la régularité du transport public », rappelant le dernier discours royal dans lequel le souverain invitait à « passer des approches classiques de développement social à une approche intégrée de développement territorial, pour que les fruits de la croissance bénéficient à tous, sans discrimination ni exclusion ».
Un nouveau cadre d’accord, mais un débat sur les compétences
Sur la question de l’ancienne convention, Mohamed Cheikh Bela, président du conseil provincial de Tiznit, précise qu’« elle n’existe plus, elle a été annulée sur ordre du ministère de l’Intérieur ». Il ajoute que le projet figure désormais dans une convention signée entre le ministère de l’Équipement et le Conseil régional de Souss-Massa, actuellement en attente d’approbation, et qui englobe l’amélioration de la liaison routière entre plusieurs provinces et villes de la région, y compris le tronçon reliant la route nationale n°1 au barrage Youssef Ben Tachfine.
Pour sa part, Abdallah Ouajaj, président du conseil communal d’Aklou, affirme que « le conseil plaide depuis des années pour l’aménagement de cette route régionale classée, qui relève du ressort exclusif du ministère de l’Équipement ». Il rappelle que, conformément à l’article 82 de la loi organique relative aux régions, les conseils régionaux sont compétents uniquement pour la construction et l’entretien des routes non classées, alors que les routes classées et numérotées relèvent de l’État.
Il insiste que « le conseil provincial comme le conseil régional doivent se concentrer sur les compétences qui leur sont légalement attribuées, sans assumer des responsabilités qui incombent au ministère de l’Équipement ». Et de rappeler qu’« une convention de 35 millions de dirhams avait déjà été signée à ce sujet entre le conseil provincial de Tiznit et le ministère, incluant la route régionale traversant Aglou, mais elle n’a jamais été mise en œuvre ».
Enfin, il souligne que « la Trésorerie générale peut refuser de valider toute dépense effectuée par un conseil régional si elle ne relève pas de ses attributions », précisant que le conseil communal d’Aglou « agit, dans la limite de ses moyens et compétences, pour aménager certains chemins prioritaires, tout en poursuivant ses démarches auprès des autorités compétentes pour les questions qui dépassent ses prérogatives, notamment la réhabilitation de la route régionale aujourd’hui au centre du débat ».
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