Posted by - support -
on - 4 hours ago -
Filed in - Society -
-
29 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
Pour les étudiants en médecine, la proposition ministérielle n’a fait qu’attiser les tensions. Qualifiant l’offre du ministère de “retour à la case départ”, les manifestants ont réitéré, une fois de plus, leurs revendications et ont insisté que “sans une réponse satisfaisante, le boycott se poursuivra”. Ils ont annoncé la prolongation de leur mouvement de boycott des cours et des examens « jusqu’à ce que les revendications soient satisfaites et formalisées par un procès-verbal signé engageant toutes les parties, conformément à leur rôle en tant que partenaire social actif », avertissant contre « toute intervention visant à anéantir les efforts communs et à ramener le dossier à la case départ, quelle que soit l’origine de cette intervention ».
Dans un communiqué, la commission nationale des étudiants en médecine a fait part de ses convictions. Elle a considéré que “toute tentative de reprogrammer les examens sans aborder et résoudre le problème, et sans leur participation, est une démarche vouée à l’échec qui ne fera que déstabiliser l’unité des étudiants, suivant le même sort des précédentes”. Les manifestants ont exigé la levée sans condition de la dissolution des conseils et des bureaux étudiants, ainsi que des sanctions infligées aux représentants des étudiants.
Les étudiants en médecine ont également annoncé leur intention de tenir une conférence de presse la semaine prochaine en réponse à plusieurs informations “détournant l’opinion publique qui ont été relayées à nouveau sous le dôme du Parlement lundi dernier, à la Chambre des représentants, par le ministre de l’Enseignement supérieur et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui, face à l’étonnement et aux doutes exprimés par les députés”.
Consciente des efforts déployés par le Médiateur du Royaume, la commission a salué son rôle crucial, soulignant son attachement à une médiation sérieuse et responsable, capable de faire sortir ce dossier de l’ombre, et l’a exhortée à assumer sa responsabilité et à clarifier sa position auprès de l’opinion publique nationale concernant la manière dont le gouvernement et le ministère ont traité ce dossier.
Cela dit, la commission a supposé que le ministère avait rejeté la demande des étudiants de garantir deux sessions par semestre, « en se cachant derrière d’autres intervenants parfois, et en invoquant des raisons pédagogiques à d’autres moments. Pendant ce temps, nous observons une programmation aléatoire – en contournant les conseils des facultés – et unilatérale des sessions d’examen, dont le nombre dépasse largement ce que nous avions initialement demandé, et qui sont refusées quand nous les sollicitons, y compris lors de la médiation de l’institution Médiateur du Royaume« .
Dans la même veine, les étudiants ont exhorté l’institution Médiateur à veiller à ce que les engagements pris dans le procès-verbal de règlement concernant la filière de la pharmacie, notamment la levée des sanctions disciplinaires, soient respectés, mettant en avant que « la représentante de la pharmacie, suspendue de manière injuste, continue de souffrir avec la direction de la faculté et la présidence de l’université, son compte académique sur le site de l’université étant toujours supprimé« .
Frôlant le dixième mois consécutif, la crise des étudiants en médecine au Maroc met à l’épreuve les relations déjà tendues entre ces derniers et le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation. Alors que les tensions persistent et que les revendications des étudiants restent “largement ignorées”, la crise persiste devant les “résolutions insensées” du ministère.
La commission a affirmé que miser sur l’affaiblissement des rangs des étudiants est une stratégie qui s’est révélée infructueuse en toutes circonstances, « car même dans les moments de plus grande divergence d’opinions entre les étudiants, leur décision commune a conduit à un boycott des examens avec des taux de participation dépassant les 90 %« .
Et d’ajouter : « pour la sixième, septième ou huitième fois consécutive, il nous est difficile de compter le nombre de sessions d’examen organisées de manière chaotique, tant elles sont nombreuses et variées, ce qui envoie un message clair : nous sommes face à une génération exceptionnelle, imprégnée des valeurs démocratiques et de liberté d’expression, qui voit dans chaque divergence d’opinion une opportunité d’enrichir le débat et d’élargir ses connaissances. Il n’y a donc aucun risque pour un corps étudiant exemplaire en termes d’unité et de résistance« .
Retour sur la proposition gouvernementale, les étudiants en médecine la qualifiant de « recul notable par rapport à ce qui avait été proposé en juin par le gouvernement, marquant un mépris pour les revendications des étudiants et leur lutte, ou comptant sur leur division pour affaiblir leur unité« , précisant que 81,4 % des étudiants ont rejeté cette proposition, transmise une nouvelle fois par l’intermédiaire du Médiateur du Royaume.
La commission des étudiants en médecine au Maroc a clarifié que « la durée de la crise ne diminue pas la détermination des étudiants, mais renforce plutôt leur conviction de la légitimité de leurs revendications, et que la seule solution à cette crise de longue durée est une réponse sérieuse et responsable aux questions légitimes des étudiants, loin des solutions provisoires qui ne font qu’aggraver les problèmes plutôt que de les résoudre« .
Lundi dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, a annoncé que le nombre d’étudiants boycotteurs, jusqu’à la session d’octobre, ne dépasse pas 41 %, tandis que 60 % ont été convaincus par le dialogue amorcé en juin et sont retournés aux bancs universitaires. Il a estimé que « la question des années d’études n’est plus un problème grâce à l’adoption de la 7e année optionnelle« .
Miraoui, qui s’exprimait lors d’une séance de questions orales à la Chambre des représentants lundi dernier, a affirmé que « le gouvernement a présenté en juin une offre globale répondant aux demandes des étudiants« , expliquant que « cette dernière a apporté plusieurs réponses claires aux questions soulevées et a fourni des solutions réalistes aux contraintes identifiées, tout en précisant les mesures et procédures nécessaires pour garantir la mise en œuvre des engagements du gouvernement à cet égard« .
Le ministre a ajouté que « les groupes parlementaires sont intervenus en juillet dernier, qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité, pour tenter de convaincre les étudiants de retourner en classe et de sauver l’année universitaire« , soulignant que « pour répondre positivement à cette médiation, des sessions exceptionnelles ont été programmées pour permettre aux étudiants de terminer leurs examens, avec une session le 5 septembre pour le premier semestre et une session le 7 octobre pour le second semestre« .
Miraoui a noté que « l’institution Médiateur du Royaume a ouvert le dossier des étudiants en médecine et en pharmacie au début de septembre et continue de travailler dessus« , précisant que « pour soutenir cette initiative, le ministère a fourni toutes les explications et les précisions concernant l’offre gouvernementale proposée en juin, et a informé le Médiateur de sa volonté de répondre à toutes les demandes contenues dans le dossier, tout en spécifiant les démarches administratives prises par le ministère pour mettre en œuvre la proposition gouvernementale« .
À ce sujet, le ministre a ajouté que « le dossier des étudiants en pharmacie a été réglé, et ils ont repris les cours, tandis que celui des étudiants en médecine reste ouvert », soulignant que « quatre points sont toujours en suspens : la durée de la formation, les sanctions disciplinaires, les bureaux étudiants et la programmation des examens« .
The post Médecine : Après 300 jours de boycott, les étudiants maintiennent la pression appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.