Dans un long entretien accordé à l’Equipe, Medhi Benatia s’est livré sur son nouveau rôle de dirigeant au sein de l’Olympique de Marseille, les difficultés qu’il a rencontré, le mercato et les critiques dont il fait l’objet.

Que l’on apprécie sa façon de faire ou non, Medhi Benatia a fait une forte impression depuis son arrivé au sein de l’Olympique de Marseille. Bras droit du président Pablo Longoria, qui ne tarit pas d’éloges à son égard, l’ancien capitaine de l’équipe nationale a contribué d’une manière significative à l’évolution du club phocéen.

En poste depuis 15 mois en tant que directeur du football de l’Olympique de Marseille, Medhi Benatia a dû faire face à de nombreux défis, tout en assumant pleinement les conséquences de ses prises de position, notamment sur l’arbitrage.

« Je suis quelqu’un de diplomate, mais je dis toujours ce que je pense. Jusqu’au dernier jour, je défendrai l’institution, les joueurs tant qu’ils seront défendables, et mon entraîneur. Si l’équipe échoue, ce sera aussi mon échec », a-t-il déclaré, reconnaissant son « approche radicale » qui ne fait pas l’unanimité au sein du club.

« À l’OM, certaines personnes prennent rapidement la grosse tête. Moi, je suis direct, et ces gens-là ne te confrontent pas en face, mais préfèrent agir dans l’ombre pour te mettre des bâtons dans les roues », affirme l’ex-Lion de l’Atlas.

Son opposition avec l’arbitrage a récemment fait polémique, notamment lors du match face au LOSC en janvier (1-1, défaite aux tirs au but). Après avoir contesté une décision auprès du quatrième arbitre, il a écopé d’une suspension de trois mois, ce qu’il estime comme une injustice.

« Ce match contre Lille… c’est l’une des plus grandes humiliations de ma vie. Je suis intervenu pour calmer mon coach, pas pour mettre la pression. À la fin, je dis juste au quatrième arbitre : ‘Dites-lui au moins qu’il y avait penalty’. Et pourtant, je suis sanctionné. On ne me traite pas comme les autres », souligne-t-il.

Sur son bilan à la tête du club, l’ancien de la Juventus reconnaît que les six premiers mois ont été compliqués, avec un mercato limité et une situation interne chaotique.

« En fin de saison, j’ai prévenu : soit on prend des décisions fortes, soit on fonce droit dans le mur. On a recruté un directeur de la performance, modifié la formation, introduit des séances vidéo, fait appel à un psychologue et développé le ‘player care’. Mais à Marseille, dès qu’on change les choses, on se fait des ennemis ».

Ancien joueur formé à Marseille, Benatia entretient un lien particulier avec le club. Depuis sa nomination, cet attachement s’est encore renforcé.

« L’OM est un club qui me tient à cœur. Je ne sais pas combien de temps je resterai, sûrement pas longtemps, et je n’ai aucun problème à le dire. C’est usant, physiquement et mentalement. Mais jusqu’au dernier jour, je donnerai tout. Je suis en mission ».

Enfin, il évoque l’importance de la discipline et de l’état d’esprit au sein du club : « Promettre une qualification en Ligue des champions aujourd’hui, c’est impossible. Mais ce que je vois sur le terrain, c’est une équipe avec du caractère, qui me ressemble, qui ressemble à mon entraîneur et à mon président ».

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