Au moment où les compagnies aériennes internationales se bousculent pour ouvrir des liaisons aériennes avec les villes du Sahara, l’extrême gauche dans certains pays européens demande des explications à la commission européenne sur l’accord aérien euro-méditerranéen.

Après avoir saisi la Commission européenne au sujet de l’accord aérien euro-méditerranéen entre l’Union européenne et le Maroc, l’eurodéputée Lynn Boylan (du Groupe Gauche) a tenté de s’en prendre à Ryanair qui a annoncé en grandes pompes sa nouvelle liaison aérienne au Sahara marocain.

Dans sa question écrite, la députée a demandé si la compagnie aérienne a été informée que les avantages de l’accord aérien euro-méditerranéen entre l’UE et le Maroc ne s’appliquent pas à cette nouvelle route.

L’accord en question, permet de créer les conditions favorables à une ouverture progressive de l’accès au marché pour toutes les compagnies aériennes de l’Union européenne et du Maroc. Il fournit un cadre réglementaire entre les deux partenaires et établit des normes concernant l’aviation, la sécurité aérienne, la sûreté, les droits des passagers, la gestion du trafic aérien, la réglementation économique, les questions de concurrence, ainsi que les aspects environnementaux et sociaux.

L’eurodéputée a en outre suggéré que les entreprises européennes s’abstiennent « de faire la publicité d’un territoire comme faisant partie d’un pays qui n’a pas de souveraineté sur ce territoire ».

Pourtant Ryanair et d’autres compagnies aériennes telles que Transavia, filiale du groupe Air France-KLM et Binter, sont totalement européennes et ne se seraient aventurées à ouvrir des routes aériennes vers le Sahara si elles ne savaient pas qu’elles étaient sous souveraineté marocaine.

D’ailleurs c’est grâce à la coopération avec les autorités marocaines et les institutions marocaines, à l’instar de l’Office national du tourisme marocain (ONMT) que de telles lignes aériennes voient le jour.

En réponse à sa question, le Commissaire européen aux Transports et au Tourisme durable, Apóstolos Tzitzikóstas, a indiqué les termes de l’accord ne s’appliquaient pas au Sahara, selon sa réponse écrite.

«Lors de la réunion du 3 décembre du Forum consultatif sur la politique extérieure de l’UE en matière d’aviation, la Commission a informé les transporteurs de l’UE que, conformément à la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne, l’accord aérien euro-méditerranéen entre l’UE et le Maroc ne s’applique pas aux liaisons aériennes en provenance du territoire d’un État membre de l’UE vers le territoire du Sahara occidental», a-t-il indiqué.

Cela n’a pas empêché les compagnies aériennes européennes de lancer plusieurs lignes aériennes reliant des villes de l’UE, notamment Paris ou encore depuis les Iles Canaries, à des villes du Sahara marocain.

Dimanche, la compagnie aérienne Ryanair vient de lancer sa ligne entre Madrid et Dakhla à travers un vol allant de la ville du sud du Maroc vers la capitale espagnole.

Pour rappel, le PDG de Ryanair, Eddie Wilson, avait visité en novembre dernier l’aéroport de Dakhla. Le même mois, Ryanair annonçait sa nouvelle ligne vers Dakhla et celle reliant Lanzarote aux Îles Canaries, qui devaient débuter en janvier 2025.

A cette occasion, la ministre du Tourisme, Fatim-Zahra Ammor, avait déclaré que « l’ouverture de ces deux nouvelles lignes aériennes Ryanair vers Dakhla marque une étape cruciale dans notre stratégie de développement touristique de cette destination exceptionnelle », assurant que c’est « un signal fort de notre engagement pour renforcer sa connectivité et la propulser sur la scène touristique mondiale ».

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