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Sur hautes instructions royales, le cheikh Jamaleddine Al Qadiri Boutchich, leader de la confrérie soufie Qadiriya Boutchichiya, a été transféré dimanche par hélicoptère médical de la Gendarmerie royale vers l’hôpital militaire de Rabat dimanche dernier.
Après ce geste de haute symbolique, les disciples de la Tarîqa Qâdiriyya Boutchichiyya ont exprimé leur profonde gratitude au Commandeur des Croyants, le Roi Mohammed VI, pour sa sollicitude et sa bienveillance.
Cette attention royale envers les personnalités marocaines n’est pas une nouveauté, et l’on remarque une constance dans l’engagement du souverain à prendre soin de ses concitoyens sans attendre des interventions extérieures.
Cependant, le récent message de l’ancienne sénatrice française d’origine algérienne, Bariza Khiari, adressé au ministre marocain des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Taoufiq, a suscité de nombreuses réactions au sein des sphères religieuses et politiques du Maroc. En sollicitant l’intervention des autorités pour la prise en charge médicale de Sidi Jamal, on se demande bien où se situe la ligne entre la solidarité et l’ingérence.
Dans son message, largement diffusé sur les réseaux sociaux, Bariza Khiari avait appelé les autorités marocaines à assurer des soins médicaux pour Sidi Jamal, en suggérant que ce dernier, comme d’autres figures religieuses, devrait bénéficier de l’intervention royale. Bien que formulé de manière courtoise et empreinte de « sollicitude », ce genre d’appel camoufle souvent des intentions cachées. En faisant appel directement à la royauté, Khiari a contourné les mœurs diplomatiques, interrogeant ainsi les fondements d’un système religieux soigneusement institutionnalisé au Maroc.
Pour de nombreux observateurs, « cette initiative soulève des interrogations, non tant sur le fond — l’attention portée à la santé d’une personnalité spirituelle — que sur la forme et le contexte. Le fait que cette initiative émane d’une personnalité politique d’origine algérienne, bien connue dans les cercles soufis internationaux, confère à ce message une résonance particulière ».
Des experts ont souligné, dans des déclarations à Hespress FR, les initiatives menées par certains groupes algériens pour accroître leur influence spirituelle dans la région. Cela se manifeste notamment par le soutien accordé à des confréries religieuses et la promotion de discours soufis alternatifs. Dans ce cadre, l’initiative de Khiari, bien qu’elle semble isolée, se positionne à un moment crucial où les dynamiques d’influence au sein de l’espace religieux maghrébin suscitent un intérêt stratégique. Cette démarche intervient dans un contexte où le Maroc, s’appuyant sur un modèle religieux fondé sur l’islam malékite modéré et la légitimité historique de la monarchie, continue de représenter une singularité face à des tentatives de concurrence.
« Le message de Bariza Khiari ne remet pas en cause cette architecture, mais il en souligne les lignes sensibles. Il rappelle que le champ spirituel marocain, bien qu’ancré et maîtrisé, reste observé de près au-delà de ses frontières. Il confirme également que toute prise de parole dans cet espace hautement structuré peut être perçue, à juste titre, comme une tentative d’interférence, même sous des atours diplomatiques ou affectifs« , ont précisé ces spécialistes.
Ils ont ainsi estimé que la bienveillance, lorsqu’elle est exprimée depuis l’étranger, ne saurait s’exonérer du respect des cadres institutionnels et des équilibres historiques qui fondent la relation singulière entre les croyants marocains et leur Commandeur.
Par ailleurs, ces observateurs aguerris ont rappelé que le Royaume du Maroc se distingue par sa gestion rigoureuse de son champ religieux. En tant que Commandeur des Croyants, le Roi Mohammed VI assure un contrôle direct sur les affaires spirituelles à travers le Conseil supérieur des oulémas. La tariqa Qadiriya Boutchichiya, au demeurant, n’échappe pas à cette vigilance. Le lien qui unit ses chefs spirituels au Trône n’est pas qu’un symbole, il constitue un pilier de la gouvernance religieuse marocaine, intégrant des siècles d’histoire culturelle et sociale.
De surcroît, le Souverain a toujours témoigné d’une bienveillance inébranlable envers les personnalités marocaines, quelles que soient leur domaine d’activité ou leur statut. Le Maroc n’attend nullement l’invitation des étrangers pour prendre soin de ses propres citoyens.
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