Face à une situation hydrique de plus en plus fragile, le Maroc mise sur le dessalement d’eau de mer et la création d’entreprises locales spécialisées pour garantir l’accès à l’eau potable et industrielle. Le Royaume ambitionne à porter sa capacité de dessalement à 1,7 milliards de mètres cubes par an d’ici 2030, a dévoilé le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour.
Le Maroc fait face à des défis croissants qui exigent des efforts accrus, de la vigilance et l’innovation de solutions adaptées. Selon Mezzour, la question de l’eau est devenue particulièrement complexe en raison de la sécheresse, de l’impact du changement climatique et de la croissance naturelle de la demande. Les années successives de sécheresse ont profondément affecté les ressources hydriques et les réserves souterraines, rendant la situation plus fragile, a-t-il affirmé dans une question écrite adressée par le groupe Haraki à la Chambre des représentants.
Pour répondre à ces enjeux, le ministère de l’Industrie et du Commerce met en œuvre les priorités fixées par le Roi Mohammed VI, qui visent le développement d’une industrie nationale du dessalement, a poursuivi le ministre. Il a expliqué que cette stratégie inclut la formation d’ingénieurs et de techniciens spécialisés, ainsi que l’encouragement de la création d’entreprises marocaines spécialisées dans la réalisation et la maintenance des stations de dessalement, afin de garantir la souveraineté hydrique du pays.
De plus, il a rappelé que le Maroc dispose actuellement de 17 stations de dessalement d’eau de mer, dont trois sont destinées à l’industrie et situées à Jorf Lasfar, Safi et Laâyoune. Les autres installations fournissent principalement de l’eau potable, comme la station d’Agadir qui soutient également l’irrigation. Quatre autres stations sont en cours de développement, et neuf autres sont programmées. L’objectif, a précisé Mezzour, est de parvenir, d’ici 2030, à une capacité annuelle totale de 1,7 milliard de mètres cubes d’eau.
Le ministre a notamment indiqué que ces projets ont bénéficié de la coopération avec d’autres pays, permettant au Maroc de tirer profit des expériences et des technologies internationales, tout en visant à développer à terme une industrie nationale reposant entièrement sur les technologies et compétences marocaines.
Dans le cadre du renforcement de la souveraineté industrielle, le ministère travaille à la création d’un cluster dédié à l’eau, destiné à soutenir la production de composants essentiels et de processus industriels locaux capables de répondre aux exigences des grands projets liés à l’eau, qu’il s’agisse du dessalement, de l’autoroute de l’eau ou de l’efficacité hydrique, a révélé le responsable. Cette approche vise à promouvoir l’innovation, le transfert de technologie et l’intégration industrielle locale.
En outre, plusieurs mécanismes de soutien ont été mis en place pour accompagner ce développement, notamment le Fonds de Soutien à l’Innovation (FSI), qui encourage l’investissement et l’innovation dans le secteur.
Ainsi, Mezzour a réaffirmé l’engagement de son département à continuer de coordonner avec tous les acteurs pour favoriser la création d’entreprises marocaines spécialisées dans la réalisation et la maintenance des stations de dessalement, garantissant ainsi la souveraineté hydrique du Royaume.
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