Michel Platini n’entend pas tourner la page. Après avoir été définitivement blanchi l’été dernier dans l’affaire de corruption qui l’a poursuivi pendant près d’une décennie, l’ancien président de l’UEFA a décidé de riposter sur le terrain judiciaire. Selon nos informations, il a déposé, à la fin novembre, une plainte pour diffamation publique auprès du tribunal judiciaire de Paris.
Cette action en justice, portée par ses avocats Basile Ader et Najwa El Haïté, vise plusieurs anciens responsables de la FIFA ainsi qu’un magistrat suisse. Ils sont accusés d’avoir tenu, en 2015 et 2016, des propos publics mettant en cause son intégrité, que ce soit par interviews ou par communiqués.
À l’époque, l’affaire éclate autour d’un versement de deux millions de francs suisses effectué en 2011 par la FIFA et destiné à Platini pour une prétendue rémunération tardive liée à une mission de conseiller auprès de Sepp Blatter entre 1999 et 2002. Aucun contrat écrit n’existait, ce qui alimentait les soupçons d’arrangements occultes entre les deux dirigeants, déjà fragilisés par diverses enquêtes de corruption.
Fin 2015, le procureur général suisse ouvre une procédure pénale pour “gestion déloyale’’ et “abus de confiance’’ contre Blatter. Quelques jours plus tard, Platini est suspendu par le comité d’éthique de la FIFA, une décision prolongée en décembre pour huit ans, alors même que l’enquête pénale n’en était qu’à ses débuts. Le Français, qui figurait parmi les favoris pour succéder à Blatter, est évincé du football mondial du jour au lendemain, ce qui permettra à Gianni Infantino, jusque-là son bras droit à l’UEFA, d’accéder à la présidence de la FIFA.
Bien qu’acquitté en 2022 puis en appel en 2025 – avant que le parquet suisse ne renonce définitivement à se pourvoir –, Platini considère que son image a été durablement atteinte. En octobre, dans un entretien à La Gazzetta dello Sport, il exprimait déjà son intention de mener “la contre-attaque’’ contre ceux qu’il estime responsables de son naufrage médiatique et professionnel.
À 70 ans, l’ancien meneur des Bleus semble déterminé à obtenir réparation et à contester publiquement les accusations qui ont marqué l’un des plus grands scandales institutionnels du football moderne. Cette plainte pourrait n’être que la première étape d’une offensive judiciaire plus large.
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