Posted by - support -
on - December 17, 2024 -
Filed in - Society -
-
22 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
Le quotidien britannique Financial Times a révélé que l’Union européenne est sur le point de conclure des accords de plusieurs milliards d’euros avec la Jordanie et le Maroc afin de renforcer la coopération pour limiter les flux migratoires vers les pays membres de l’Union. Ces informations proviennent des déclarations de Dubravka Šuica, la nouvelle commissaire européenne pour la Méditerranée.
Le journal souligne que face à la montée en puissance des partis d’extrême droite et des discours anti-immigration en Europe, l’Union européenne se tourne de plus en plus vers les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. En échange d’un soutien financier, ces partenaires sont appelés à renforcer leurs mesures de contrôle des frontières et à freiner les départs vers le continent européen.
Ces nouveaux efforts s’inscrivent dans une stratégie de partenariat renforcé, alors que les accords précédemment conclus avec l’Égypte et la Tunisie ont suscité des critiques concernant les atteintes aux droits humains dans ces deux pays. Le Maroc, en tant que pays de transit essentiel, est déjà l’un des principaux bénéficiaires des financements européens, tandis que la Jordanie porte le poids de plus d’un million de réfugiés syriens, une pression économique considérable pour ce petit royaume.
La commissaire Dubravka Šuica a précisé que l’accord avec Amman était « presque prêt » et qu’il serait signé par le roi Abdallah à Bruxelles fin janvier ou début février. Elle a affirmé : « La Jordanie est sur le point de finaliser cet accord. Nous voulons qu’ils soient avec nous, et ils le souhaitent également ».
Ces propos interviennent alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est rendue en Jordanie lundi. « J’ai hâte d’accueillir le roi Abdallah à Bruxelles début 2025. Ensemble, nous lancerons un partenariat stratégique renforcé entre l’Union européenne et la Jordanie », a déclaré von der Leyen. Elle a ajouté que l’Union européenne « travaillera en étroite collaboration avec la Jordanie et nos partenaires pour assurer une transition politique en Syrie », en référence à la destitution du président syrien Bachar al-Assad par les rebelles islamistes.
En 2023, l’Union européenne avait conclu un accord de 255 millions d’euros avec la Tunisie, suivi cette année d’un autre d’une valeur de 7,4 milliards d’euros avec l’Égypte, en dépit des avertissements des organisations de défense des droits humains concernant la répression politique dans ces pays.
Selon le Financial Times, les accords en cours de négociation avec la Jordanie et le Maroc devraient être d’une envergure « similaire » à celui conclu avec l’Égypte. Ils incluront des projets économiques, énergétiques ainsi que des mesures spécifiques pour réduire les flux migratoires vers l’Europe.
La Jordanie accueille aujourd’hui la deuxième plus grande proportion de réfugiés au monde par rapport à sa population, la majorité étant originaire de Syrie, d’après les données du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Quant au Maroc, il entretient depuis de nombreuses années une coopération étroite avec l’Union européenne pour lutter contre l’immigration irrégulière. La Commission européenne indique que Rabat a reçu plus de 2,1 milliards d’euros entre 2014 et 2022 pour soutenir ces efforts.
Cependant, ces partenariats font l’objet de critiques récurrentes de la part des militants des droits humains et de certains responsables politiques européens, en particulier ceux liés aux accords conclus avec la Tunisie. Le président tunisien, Kaïs Saïd, est accusé de réprimer l’opposition politique et la société civile, tandis que les autorités du pays sont pointées du doigt pour leur gestion des migrants et des expulsions arbitraires. Tunis dément fermement ces accusations, niant toute violation des droits des migrants.
Face à ces critiques, Dubravka Šuica a défendu la nécessité de ces accords. « Ces pays étaient au bord de l’effondrement, et nous devions les aider », a-t-elle expliqué. Elle a toutefois appelé à la vigilance, en soulignant que les pays partenaires « doivent respecter les critères définis dans ces accords », y compris l’exigence de respecter les droits humains. « Aucun centime ne sera versé à ces pays avant qu’ils ne remplissent les critères relatifs aux droits humains », a-t-elle conclu.
The post Migration : L'UE finalise des accords à plusieurs milliards avec le Maroc et la Jordanie appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.