Hakim Ziyech fait partie des personnalités qui se sont publiquement exprimées sur le génocide en cours à Gaza. Une prise de position qui, aujourd’hui, dépasse un soutien indéfectible à la Palestine, bravant la fine frontière entre le militantisme et la provocation.

C’est un secret de Polichinelle, Hakim Ziyech est un joueur qui n’a pas peur de dire ce qu’il pense, que ce soit en équipe nationale, en club ou concernant des événements marquants dans le monde. Bien loin de pratiquer la langue de bois, l’international marocain a souvent eu des avis tranchants, voire saignants, que certains estiment être, à des moments, de la « provocation ».

Le Lion de l’Atlas a souvent été au cœur de polémiques qui ont souvent entaché l’évolution de sa carrière que ce soit en club ou en sélection : il n’a jamais fait l’unanimité jusqu’à en pâtir.

Cependant, cela ne l’a pas empêché de défendre ce qui lui semble juste. C’est le cas du génocide en Palestine, suite à la guerre avec Israël qui dure depuis plusieurs mois, provoquant la mort de milliers de Palestiniens.

S’il s’était exprimé à de nombreuses reprises, pointant du doigt Israël, qu’il a qualifié “d’Etat meurtrier”, le joueur de Galatasaray est allé plus loin dans ses propos, s’en prenant cette fois-ci au gouvernement marocain, provoquant une vive polémique qui a relancé le débat sur la liberté d’expression ainsi que la place des joueurs dans la politique.

En effet, la récente prise de position de Hakim Ziyech concernant les événements en Palestine et l’implication de certains Etats dans le soutien à un génocide, a provoqué des réactions partagées sur les réseaux sociaux.

Si certains ont salué le soutien des célébrités à la cause palestinienne, estimant que cela aide à attirer l’attention internationale sur les souffrances du peuple palestinien, d’autres, en revanche, ont dénoncé l’accusation infondée et implicite du Maroc de soutenir les actions israéliennes, soulignant que des parties adverses utilisent cette position pour ternir l’image du Royaume.

En effet, Ziyech, comme de nombreuses autres personnalités publiques, a simplement exprimé une opinion partagée par beaucoup. De plus, avant de critiquer le gouvernement, Ziyech avait dénoncé des images de brutalités israéliennes, qui ont choqué l’opinion publique mondiale.

Selon certains, ce mélange des genres, entre politique et sport, a retiré à Ziyech le droit d’exprimer son opinion sur la situation en Palestine, où il estime que le silence contribue à ces atrocités.

Il y a quelques jours, Ziyech a publié sur Instagram une vidéo montrant des soldats israéliens maltraitant des corps de Palestiniens, accompagnée d’un commentaire cinglant : « Que les choses soient claires, à bas Israël et tous les pays qui soutiennent cela« .

Il a ensuite ajouté : « Ce message s’adresse également à mon propre gouvernement (le Maroc), ainsi qu’à tous les autres pays qui soutiennent ce génocide. Honte à vous, ça suffit ».

Ziyech, des retombées lourdes de conséquences?

Suite à l’engouement suscité par son message, Ziyech a rapidement fait machine arrière en supprimant son post. Cependant, la bombe avait déjà été amorcée et l’ancienne star de l’Ajax Amsterdam se retrouve à naviguer dans des eaux troubles, noyé par plusieurs parties qui attendent sa chute.

Hakim Ziyech pourrait-il faire face à un retour de bâton malgré la suppression de son post? Pour l’instant rien ne l’indique, puisque la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) a refusé de commenter les déclarations de son joueur, rapporte Hesport. L’instance marocaine ne souhaiterait donc pas en faire une affaire, étant donné que le Lion de l’Atlas a supprimé ses publications.

Le club du Lion de l’Atlas, Galatasaray a lui choisi de ne pas s’exprimer sur le sujet, du moins pour l’instant, bien que la Turquie entretient des relations commerciales avec Israël.

Cependant, le meneur de jeu marocain pourrait ne pas être à l’abri de subir le même sort que Anwar El Ghazi, joueur maroco-néerlandais qui avait été licencié par son club, Mainz, à cause d’une série de publications sur les réseaux sociaux faisant référence à son soutien à la Palestine.

Hakim Ziyech, la voix du peuple?

Les critiques de Ziyech à l’encontre du gouvernement marocain interviennent dans un contexte de pression croissante sur le pays pour qu’il reconsidère ses liens avec Israël.

En effet, depuis le 7 octobre, les rues du Maroc ont été le théâtre de manifestations constantes, des milliers de personnes manifestant contre les actions d’Israël et exprimant leur mécontentement quant aux liens de leur gouvernement avec Israël.

Le Maroc a repris ses relations avec Israël en 2020 dans le cadre des accords d’Abraham, un accord négocié par les États-Unis qui incluait également les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan.

Pour rappel, la guerre d’Israël contre Gaza, qui en est maintenant à son 12e mois, a entraîné la mort d’au moins 41 391 Palestiniens depuis octobre dernier.

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