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Plus de trente ans après sa création, la MINURSO a-t-elle encore un rôle à jouer au Sahara ? Alors que le Conseil de sécurité ne mentionne plus l’option référendaire dans ses résolutions, la pertinence de cette mission onusienne est de plus en plus remise en cause.
Dans un article publié par l’American Enterprise Institute, Michael Rubin, Senior Fellow au sein de ce think tank basé à Washington, plaide pour la suppression des missions de maintien de la paix des Nations unies qu’il considère comme inefficaces. Parmi celles qu’il remet en question figure la MINURSO, qu’il décrit comme un échec persistant.
Rubin souligne en effet que cette mission, établie en 1991 pour organiser un référendum d’autodétermination, n’a toujours pas rempli son rôle plus de trois décennies après sa création. « Trente-quatre ans et des milliards de dollars plus tard, la MINURSO n’a même pas réalisé de recensement », affirme-t-il, estimant que l’organisation avance des excuses « parfois valables, parfois non », sans pour autant progresser dans sa mission.
L’analyste rappelle aussi que les États-Unis reconnaissent aujourd’hui la souveraineté du Maroc sur le Sahara, ce qui, selon lui, rend incohérent le financement d’une mission qu’il considère comme dépassée. « En subventionnant cette mission, les États-Unis soutiennent indirectement une structure qui trahit un participant aux accords d’Abraham qui a toujours été un allié fiable de l’Amérique », écrit-il.
Rubin pointe également du doigt le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, qu’il accuse de maintenir les réfugiés dans les camps de Tindouf contre leur gré. « Le Front Polisario, qui prétend représenter les Sahraouis, empêche les réfugiés des camps qu’il contrôle dans la province algérienne de Tindouf de rejoindre le Maroc avec leurs familles. Ils retiennent femmes et enfants en otages pour empêcher leur réinstallation », souligne-t-il.
Dans son analyse, Rubin critique également l’inaction des responsables de la mission sur le terrain. « Aujourd’hui, le meilleur moyen de trouver les fonctionnaires de la MINURSO au Sahara occidental est de visiter les bars de Laâyoune ou de Dakhla, où les véhicules de la mission sont omniprésents », ironise-t-il.
Michael Rubin plaide ainsi pour une remise en question globale des opérations onusiennes de maintien de la paix qui, selon lui, « au mieux ne servent à rien, et au pire entretiennent et provoquent les conflits ». Il appelle le Congrès américain et l’administration Trump à adopter une politique plus ferme en fixant une durée maximale pour ces missions. « Il est temps d’en finir avec les opérations qui se transforment en cercles vicieux bureaucratiques. Désormais, ce doit être dix ans et pas un jour de plus, sans prolongation possible », conclut-il.
“Pourquoi Washington financerait une mission dont les objectifs ne sont pas alignés sur sa politique étrangère ?”
Commentant pour Hespress fr cette analyse de Michael Rubin, le professeur d’études stratégiques au Collège de Défense nationale des Émirats Arabes Unis, Mohamed Badine El Yattioui, relève que “l’American Enterprise Institute remet clairement en cause l’efficacité des fonds alloués en utilisant comme méthode d’évaluation le « coût-bénéfice ». L’échec de l’établissement, après plus de trois décennies, d’un recensement précis est l’exemple le plus flagrant”.
De plus, poursuit M. El Yattioui, “le think-tank insiste, à juste titre, sur un élément politique central : la reconnaissance américaine de 2020”. La décision de Donald Trump n’a pas été remise en cause par Joe Biden et le retour du premier cité démontre une continuité sans ambigüité sur ce dossier. “La question de la cohérence est donc légitime. Pourquoi Washington financerait une mission dont les objectifs ne sont pas alignés sur sa politique étrangère?”.
Et d’jouter que Michael Rubin émet également une critique globale du système onusien en matière de résolution des conflits et de gouvernance sur le plan international. “Il avance que son rôle peut être inefficace mais également contre productif en « gelant » des situations et bloquant donc leur résolution définitive, comme dans le cas du conflit artificiel concernant le Sahara marocain”.
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