La confédération démocratique du travail (CDT) appelle les professionnels de toute catégorie de Mohammedia à prendre massivement part à la marche du 1er Mai 2025, qui débutera à 10h du matin devant le cinéma Ennajah à Al Alia. Sous le slogan « aucune légitimité pour les lois et les plans qui consacrent la corruption, visent les libertés et les acquis, et exploitent les crises », la centrale syndicale ambitionne de faire entendre la voix des classes laborieuses dans un contexte national et international explosif.

Hasard du calendrier, le 1er mai rime avec revendications et sit-ins. En effet, dans un communiqué poignant, la CDT précise que cette mobilisation intervient alors que la situation socioéconomique du pays se détériore à une vitesse alarmante. L’organisation syndicale dénonce la flambée continue des prix, la destruction du pouvoir d’achat des citoyens et la politique gouvernementale qu’elle qualifie d’anti-populaire et anti-sociale.

Dans le même sens, la CDT accuse l’exécutif de se livrer à une dérive autoritaire, marquée par un mépris des engagements du dialogue social, un acharnement à imposer la loi sur le droit de grève et une collusion dangereuse entre argent et pouvoir.

Au niveau local, la centrale pointe du doigt la gestion « catastrophique » de la ville de Mohammedia. Le conseil communal est accusé d’échec total dans l’accomplissement de ses devoirs envers la population, notamment dans la gestion des services de base, l’emploi, la sécurité environnementale et le développement économique.

Fanée par les aberrations de la loi, la cité des fleurs vit dans une tourmente “anarchique” depuis des mois et des mois. Le tissu industriel de la ville continue de s’effriter. Des entreprises emblématiques comme Samir ou Koutoubia ont fermé leurs portes ou réduit drastiquement leurs activités, entraînant des vagues de licenciements massifs. La CDT déplore aussi la généralisation du travail précaire et l’absence d’un dialogue social structuré tant dans les entreprises qu’à l’échelle régionale.

La marche du 1er mai 2025 se veut aussi un cri de solidarité avec le peuple palestinien, victime, selon la centrale, de «massacres et de génocide continu perpétrés par l’entité sioniste avec le soutien des États-Unis et dans un silence complice de certains régimes arabes ». La CDT entend rappeler que la défense des droits humains ne s’arrête pas aux frontières nationales.

La manifestation emprunte plusieurs artères symboliques de la ville – rues Monastir, Al Mouqawama, Palestine, Abdelkrim El Khattabi – avant de se conclure au siège de la CDT. À travers cette marche, les organisateurs souhaitent réaffirmer la centralité de la lutte ouvrière dans un contexte où les libertés syndicales sont, selon eux, menacées et où la précarisation du travail devient la norme.

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