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Lors d’une intervention au ton ferme et précis devant la Commission de l’intérieur, des collectivités territoriales et des infrastructures de base à la Chambre des conseillers, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit a mis les points sur les « i » concernant les accusations généralisées de corruption.
En effet, nombre d’entre elles, visent les élus et les cadres des collectivités locales. S’appuyant sur des chiffres clairs, il a dénoncé ce qu’il qualifie de « généralisation hâtive et injuste » d’un phénomène qui, selon lui, demeure marginal. Abdelouafi Laftit n’a pas mâché ses mots face aux insinuations selon lesquelles l’ensemble des élus et cadres locaux seraient englués dans des pratiques corruptives. « Avec plus de 34 000 fonctionnaires dans les collectivités territoriales, les cas de corruption recensés ne dépassent pas 1 %. Parler de corruption généralisée, c’est simplement de la désinformation », a affirmé le ministre, visiblement agacé par ces critiques qu’il juge infondées.
Dans un plaidoyer en faveur des élus, il a insisté sur leur « travail colossal » et leur implication dans le développement local. « Je parle en connaissance de cause, car je travaille directement avec eux. Bien sûr, aucun système n’est parfait, mais la majorité des élus accomplissent leurs missions avec transparence et engagement. » Et, d’ajouter avec une pointe d’ironie : « Ceux qui les accusent de corruption ne savent tout simplement pas de quoi ils parlent. »
Reconnaissant qu’aucune administration ne puisse se prétendre totalement immunisée contre les dérives, Laftit a rappelé que des mécanismes existent pour lutter efficacement contre les cas avérés. « La justice et les services de contrôle et d’inspection disposent des moyens nécessaires pour gérer ces situations. Il est donc inutile de jeter l’opprobre sur toute une catégorie de personnes pour des actes isolés. »
Cependant, le ministre ne s’est pas limité à défendre les élus. Il a également souligné la nécessité de renforcer la transparence et d’améliorer les services publics, insistant sur la responsabilité collective pour maintenir une gouvernance exemplaire. « Nos élus travaillent parfois bénévolement et avec un dévouement qui mérite d’être salué. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de marges d’amélioration, mais cela doit se faire avec discernement, et non à coups de jugements hâtifs. »
Abdelouafi Laftit a également profité de cette intervention pour aborder un sujet sensible : l’adéquation entre le nombre des collectivités territoriales et les besoins des populations. En réponse à des remarques sur une éventuelle réforme, il a rappelé que la configuration actuelle découle d’un « choix stratégique et politique ».
« Souhaitons-nous des collectivités garantissant la proximité avec les citoyens ou des entités plus grandes, dotées de moyens conséquents pour fournir des services de qualité ? » a-t-il questionné, mettant en exergue la diversité des situations selon les territoires. Prenant exemple sur la France, il a illustré le fait que certaines collectivités y comptent moins de 500 habitants, un choix qui reflète les priorités propres à chaque pays.
Il a également évoqué l’horizon 2027 pour envisager de nouvelles mesures : « Nous devons adopter une approche flexible et ajuster nos politiques en fonction des réalités locales. Cela pourrait inclure la création de nouvelles préfectures ou la fusion de certaines collectivités. »
Bref, Abdelouafi Laftit a lancé un appel à la sérénité et à l’objectivité dans l’évaluation du travail des élus et des cadres des collectivités locales. « La moralisation de la vie publique est une responsabilité collective », a-t-il déclaré, exhortant les critiques à éviter les généralisations faciles qui sapent la confiance des citoyens dans leurs institutions.
Par ce discours, le ministre de l’Intérieur cherche à recentrer le débat sur l’essentiel : bâtir des collectivités territoriales performantes, transparentes et adaptées aux besoins des citoyens. Une tâche ambitieuse, mais nécessaire pour renforcer les fondements d’une gouvernance moderne et exemplaire.
La moralisation de la vie publique s’impose comme un choix stratégique fondamental de l’État marocain et de ses institutions. Ce choix se traduit par la mise en œuvre de plusieurs principes ancrés dans la Constitution du Royaume. L’article 36, dans son second paragraphe, exige des autorités publiques qu’elles prennent les mesures nécessaires pour prévenir et réprimer, dans le cadre de la loi, toutes formes de délinquance associées aux activités des administrations et des organismes publics.
De son côté, l’article 154 stipule que les services publics doivent respecter des normes strictes de qualité, de transparence, de reddition des comptes et de responsabilité, en cohérence avec les valeurs et principes démocratiques établis par la Constitution. Par ailleurs, l’article 155 impose aux agents des services publics de mener leurs missions dans le respect des principes de légalité, de neutralité, de transparence, de probité et de primauté de l’intérêt général.
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