La participation de la Tbourida féminine aux festivités du Moussem Moulay Abdellah Amghar constitue un moment fort qui vient enrichir la programmation de cet évènement, considéré comme l’une des manifestations religieuses et culturelles majeures du Royaume.
Les performances quotidiennes de cet art équestre traditionnel se distinguent par la présence remarquable de trois sorbas féminines, qui animent les pistes du premier et du deuxième « mehrek ». Les cavalières, arborant une tenue spécifique et adoptant un style singulier, font preuve d’une maîtrise technique remarquable et d’un enthousiasme communicatif, offrant ainsi un spectacle inédit qui captive les passionnés de la Tbourida.
Très appréciées des amateurs de sports équestres, ces prestations confirment la compétence et la bravoure des cavalières dans une discipline exigeant courage, parfaite maîtrise des chevaux et maniement du « baroud », leur permettant ainsi de rivaliser avec les hommes.
Cette participation illustre la diversité des expressions patrimoniales et le rôle de la femme dans la préservation et la transmission du patrimoine marocain. L’implication croissante des sorbas féminines dans divers festivals et moussems a encouragé de nombreuses jeunes filles à s’intéresser à l’art équestre, à l’amour du cheval et à rejoindre des associations dédiées à l’élevage équin.
Dans ce contexte, Zahia Abou Layth, première « allama » de Doukkala, a confié que sa passion pour l’équitation remonte à son enfance, lorsqu’elle accompagnait son père, grand amateur de chevaux, aux moussems pour participer à la tbourida, indiquant que cet attachement à cet art noble l’a conduite à créer, en 2003, une sorba féminine qui, avec ses cavalières, a su se distinguer et fédérer un public fidèle, impatient d’assister à leurs salves de baroud.
Allama de la sorba Ouled Amrane, Zahia a précisé, dans une déclaration à la MAP, qu’elle participe régulièrement au Moussem Moulay Abdellah Amghar, veillant au respect, par ses cavalières, d’un ensemble de règles, notamment la discipline et le respect du cheval et des autres cavaliers.
Elle a également relevé que les sorbas féminines bénéficient d’une considération particulière de la part de leurs homologues masculins, qui leur laissent la possibilité d’évoluer librement sur la piste, sans les contraintes de rotation imposées aux hommes.
Pour sa part, la cavalière Nora El Badaouii, membre de la sorba de l’allama Zahia Abou Layth relevant de la région de Ouled Amrane, a indiqué participer pour la troisième fois à ce Moussem, qu’elle considère comme une occasion privilégiée de valoriser la tbourida, patrimoine ancestral symbolisant la richesse et la diversité culturelle du Maroc.
Les spectacles de tbourida féminine présentés lors du Moussem Moulay Abdellah Amghar se sont forgé un public propre, composé d’hommes et de femmes, renforçant la présence féminine dans ce type de manifestations artistiques, culturelles et patrimoniales. Ils mettent en lumière le rôle central de la femme dans la sauvegarde et la valorisation du patrimoine immatériel, en particulier la tbourida, et démontrent sa capacité à exceller dans des disciplines longtemps réservées aux hommes.
Placée sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, l’édition 2025, qui se poursuit jusqu’au 16 août courant, constitue un rendez-vous annuel privilégié pour mettre en avant le patrimoine immatériel et les traditions séculaires de la région de Doukkala.
Son programme comprend des activités religieuses, telles que des veillées coraniques, des séances de dikr et de madih, ainsi que des conférences et colloques animés par des érudits et chercheurs. Des activités culturelles sont également au programme, avec des débats sur diverses thématiques, des démonstrations de fauconnerie et des soirées artistiques.
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