Revolut, l’un des leaders mondiaux de la néobanque, semble se préparer à franchir une nouvelle étape dans son expansion en Afrique avec une entrée imminente sur le marché marocain. Si l’entreprise ne cache pas ses ambitions de révolutionner le secteur bancaire local avec son offre 100% numérique, les impératifs réglementaires et la nécessité d’un partenariat avec une banque locale rendent incertaine cette implantation.

La néobanque britannique Revolut, déjà bien implantée à l’international, pourrait bientôt faire son entrée sur le marché marocain, marquant ainsi un pas important dans son expansion en Afrique. Toutefois, bien que l’entreprise semble avoir des projets concrets pour le Royaume, son implantation n’est pas encore définitive. L’entrée de Revolut pourrait chambouler le paysage bancaire marocain avec ses services numériques innovants, mais des impératifs réglementaires restent à surmonter.

Un modèle numérique qui séduit

Revolut, fondée en 2015, est reconnue pour sa plateforme entièrement numérique, permettant une gestion simple et rapide des finances personnelles. L’entreprise propose une variété de services, allant des paiements internationaux sans frais aux cartes multi-devises, en passant par le trading et les crypto-monnaies. Si l’implantation de Revolut au Maroc semble sur le point de se concrétiser, elle devra d’abord obtenir une licence bancaire conforme aux exigences locales.

Le processus ne sera pas instantané. Revolut prévoit de commencer ses opérations comme opérateur de paiement et de monter progressivement en puissance pour obtenir une licence bancaire complète d’ici deux ans. Cette approche, bien qu’ambitieuse, n’est pas sans défis, d’autant que le cadre réglementaire marocain reste relativement rigide. Aucune nouvelle licence bancaire n’a été attribuée à un acteur étranger depuis plus d’une décennie, ce qui complique la tâche de la néobanque.

Un partenariat avec une banque locale comme solution

Afin de contourner la réglementation en vigueur, Revolut pourrait envisager un partenariat avec une banque locale, une option qui lui permettrait de tester le marché tout en respectant les règles en place. Ce modèle hybride pourrait offrir à Revolut une certaine flexibilité tout en l’aidant à s’adapter à un environnement qui n’est pas encore pleinement ouvert aux néobanques.

Revolut, avec ses plus de 40 millions d’utilisateurs dans le monde, pourrait ainsi bousculer le secteur bancaire marocain en offrant des services financiers plus souples et plus accessibles, répondant à une demande croissante pour des solutions financières innovantes. Les jeunes urbains, les auto-entrepreneurs et les Marocains du monde pourraient constituer les premières cibles de cette offre numérique, qui contraste avec les services proposés par les banques classiques.

Il est à noter que les néobanques continuent d’afficher des résultats impressionnants. En 2024, la banque mobile allemande “N26” a généré un chiffre d’affaires de 440 millions d’euros, en hausse de 40 % par rapport à 2023. La banque en ligne britannique “Monzo” a vu, pour sa part, ses revenus doubler pour atteindre environ 600 millions d’euros, tandis que la néobanque américaine “Chime” a connu une croissance de 30 %, atteignant 1,3 milliard de dollars.

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