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Abdellah Boussouf, secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et expert reconnu en sciences humaines, a affirmé que l’analyse de la recherche historique dans l’espace maghrébin, notamment en Algérie et au Maroc, met en lumière une dynamique préoccupante. Selon lui, les universités algériennes mènent une véritable course pour s’emparer de pans entiers de l’histoire du Royaume du Maroc ainsi que de celle de l’Andalousie, cette dernière constituant, selon ses termes, une partie intégrante de l’héritage historique marocain.
Dans ce contexte, Boussouf a souligné que la majorité des établissements universitaires de la République algérienne disposent de laboratoires et de départements qui se consacrent à l’étude de l’histoire commune aux deux pays maghrébins. Il en veut pour preuve la quantité considérable de recherches publiées en ligne sur ces thématiques, librement accessibles aux chercheurs, qui les consultent et les citent abondamment dans leurs travaux.
S’exprimant en marge d’une conférence inaugurale intitulée « L’islam en Europe entre hier et aujourd’hui », organisée par le Laboratoire de pensée islamique et de traduction à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Ben M’sik – Université Hassan II de Casablanca –, Abdellah Boussouf a déclaré à Hespress que « l’Algérie cherche à construire une nouvelle narration. Alors que nous dénonçons régulièrement les tentatives d’appropriation du zellige et du caftan marocains, il convient de reconnaître que la connaissance historique est encore plus essentielle. Elle mérite une attention soutenue et une valorisation académique appropriée. À travers mon suivi constant de la situation, j’ai pu constater que les universités algériennes surpassent leurs homologues marocaines en termes de nombre de recherches produites sur l’histoire du Maroc et de l’Andalousie », a-t-il relevé.
Le secrétaire général du CCME a ainsi appelé les universités marocaines, de même que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, à accorder un intérêt accru à l’histoire partagée entre le Maroc et la rive nord de la Méditerranée, notamment l’Andalousie.
Il a rappelé que depuis l’époque du sultan Youssef Ibn Tachfine et la bataille historique de Zallaqa (Sagrajas -NDLR), la chute des royaumes andalous avait été retardée de quatre siècles. Une période marquée par l’empreinte marocaine, a-t-il précisé. Ce legs, estime-t-il, atteste de la contribution majeure du Royaume à la civilisation de cette région, et impose aujourd’hui une réappropriation de cette dimension par le biais d’une production scientifique nationale solide, portée par les universités marocaines.
Par ailleurs, Boussouf a mis en avant l’importance croissante de la présence religieuse du Maroc en Europe. Celle-ci, selon lui, se trouve renforcée par les efforts conjoints du ministère des Habous et des Affaires islamiques, de la Fondation Hassan II et par l’implication active des oulémas marocains siégeant au sein du Conseil scientifique européen. Il a également évoqué les missions religieuses envoyées chaque année, en parallèle avec les préparatifs en cours pour le lancement d’un média religieux destiné aux Marocains du monde, avec l’appui du ministère de tutelle.
Il a insisté sur le rôle stratégique que doivent jouer les universités marocaines dans la production de savoirs scientifiques, aptes à servir de socle à l’élaboration des politiques publiques, particulièrement dans les langues européennes. Il a regretté à ce propos l’absence d’ouvrages en langues vivantes valorisant la singularité du modèle marocain en Europe, alors même que des pays comme la France et l’Espagne accueillent chacun environ un million de citoyens marocains.
De son côté, Mustapha Samadi, directeur du Laboratoire de pensée islamique et de traduction à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Ben M’sik – Université Hassan II de Casablanca –, a affirmé dans une déclaration à Hespress que l’organisation de cette conférence inaugurale témoigne des préoccupations majeures du laboratoire. Il a précisé que le thème choisi est d’une grande actualité et revêt une importance capitale pour l’enracinement des savoirs relatifs à l’islam et aux autres identités culturelles, en abordant notamment les problématiques de l’identité, de la citoyenneté et de l’intégration.
Samadi a également indiqué que la conférence a mis en exergue deux axes essentiels : la dimension européenne de l’islam et la spécificité marocaine en matière de constantes religieuses et de spiritualité. Il a souligné que le Maroc incarne un modèle en matière de dialogue civilisationnel, d’ouverture culturelle et de cohabitation, dans la perspective de concrétiser les aspirations collectives, de promouvoir la coexistence et de proposer une vision civilisationnelle qui construit au lieu de détruire, et qui unit plutôt qu’elle ne divise.
Enfin, le directeur du laboratoire a précisé que le choix du professeur Abdellah Boussouf pour assurer l’animation de cette conférence inaugurale n’est pas anodin. Il l’a qualifié de chercheur éminent dans le domaine des sciences humaines, ayant largement contribué à la réflexion par le biais de publications, d’études et de recherches de grande valeur. Il a également souligné sa connaissance approfondie du contexte européen, acquise au fil de nombreuses années d’expérience et d’échanges avec des chercheurs de haut niveau.
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