La ville de Tanger se retrouve une nouvelle fois au centre d’une polémique animée parmi les soutiens de la cause palestinienne et les défenseurs du peuple de Gaza, toujours soumis à un blocus et à une massacre militaire d’une violence inédite. À l’origine de cette agitation, des informations faisant état du passage imminent par le port de Tanger Med d’un navire chargé d’armes, propriété du géant mondial du transport maritime « Maersk », à destination d’Israël.

Les militants anti-normalisation, particulièrement actifs dans la ville du Détroit, s’organisent pour dénoncer et contrer ce qu’ils perçoivent comme une instrumentalisation du port marocain par une entreprise internationale, soupçonnée d’utiliser Tanger Med comme simple escale avant que le navire ne poursuive sa route vers le port de Haïfa. Une perspective que ces militants qualifient de « dangereuse » et « provocante ».

Dans ce contexte tendu, l’Initiative marocaine de soutien et de solidarité à la Palestine à Tanger a publié un communiqué appelant les autorités compétentes, notamment celles en charge du port de Tanger Med, à apporter « les éclaircissements nécessaires de manière officielle » au sujet de ces informations.

Cette initiative regroupe des membres du Mouvement de l’unicité et de réforme (MUR) ainsi que de son bras politique, le Parti de la justice et du développement (PJD). Elle prévient que si la nouvelle du passage de ce navire ou de tout autre navire transportant des armes destinées, selon ses termes, aux « milices du régime criminel » venait à être confirmée, elle lancerait un appel à une mobilisation massive pour exprimer un rejet catégorique de ce qu’elle considère comme un acte de normalisation équivalant à une complicité dans les crimes de génocide commis par l’ennemi sioniste.

Sollicitée par Hespress, la direction du port de Tanger Med a réagi à cette affaire qui suscite un vif émoi. Une source interne, qui a souhaité garder l’anonymat, a rappelé que le port constitue « une plateforme de transit du commerce international, par laquelle transitent chaque année des millions de conteneurs provenant des quatre coins du monde ».

Le même interlocuteur a précisé que les conteneurs qui y font escale relèvent d’« opérations de transbordement », et qu’ils peuvent être acheminés dans plusieurs ports avant d’atteindre leur destination finale. Il a également souligné que « les propriétaires des navires ainsi que les exploitants des terminaux sont seuls habilités à définir les escales maritimes, avec la possibilité de les modifier à tout moment selon leurs besoins logistiques ».

Enfin, la même source a tenu à préciser que l’autorité portuaire de Tanger Med « n’a pas connaissance du contenu des conteneurs en cours de chargement dans les ports d’origine, ni de ceux transitant par le port dans le cadre d’escales temporaires ». Une déclaration qui vise clairement à dégager la responsabilité des autorités portuaires de toute implication ou lien avec une éventuelle cargaison d’armes à destination d’Israël, faisant de Tanger Med une simple étape technique sans pouvoir sur la nature des marchandises transportées.

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