La députée Majida Chahid, accompagnée des autres membres du groupe socialiste (USFP) de l’opposition à la Chambre des représentants, a adressé une question orale urgente au ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports. Cette interpellation met en avant une crise profonde liée au manque alarmant de manuels scolaires destinés aux Écoles pionnières, au moment même où a débuté la nouvelle année scolaire.
Le document parlementaire souligne une contradiction flagrante entre les déclarations officielles et la réalité vécue dans les établissements scolaires. D’un côté, le gouvernement ne cesse de mettre en avant l’efficacité du programme des Écoles pionnières et son impact positif sur les acquis des élèves. Le chef de l’exécutif a même insisté, lors de la séance mensuelle de questions orales, sur l’attractivité des méthodes pédagogiques adoptées et la qualité de l’environnement d’apprentissage. De l’autre, ces écoles se trouvent confrontées à une crise sérieuse : un déficit notable de manuels scolaires, et ce, malgré les semaines déjà écoulées depuis la rentrée 2025-2026.
Dans sa question, la députée relève que ce retard a provoqué une vague de mécontentement parmi les parents et les élèves. Beaucoup ont exprimé leur frustration à travers des protestations devant les établissements scolaires et les librairies. Elle souligne également que ces manuels demeurent introuvables dans les librairies de proximité, malgré une demande particulièrement forte. Et bien que les académies régionales et les directions provinciales suivent de près l’évolution des stocks, la crise reste entière.
La même source indique que la rareté des manuels propres aux Écoles pionnières a favorisé l’apparition d’un marché parallèle, où ces ouvrages sont vendus à des prix excessivement élevés. Cette flambée tarifaire représente un poids supplémentaire pour les familles et menace sérieusement le bon déroulement de l’année scolaire, à un moment où les autorités compétentes peinent à assurer la disponibilité des outils essentiels d’apprentissage.
Majida Chahid et les membres du groupe socialiste ont ainsi interrogé le ministre sur les véritables raisons empêchant la disponibilité de ces manuels dans les librairies de tout le pays. Ils sollicitent également des éclaircissements sur les mesures urgentes que le ministère compte adopter pour apporter une solution immédiate à cette problématique, devenue source d’inquiétude majeure pour les familles marocaines et susceptible d’entraver le déroulement normal de l’année scolaire.
Dans le même contexte, l’Association des libraires du Maroc a fait part de son inquiétude face à la pénurie aiguë des manuels des Écoles pionnières. Une pénurie qui touche un nombre important de titres, toutes matières et niveaux confondus, et qui a déjà un impact direct sur le déroulement normal du processus éducatif.
Dans un communiqué de presse, l’Association explique que depuis le début de l’année scolaire, les professionnels constatent un afflux massif de parents et d’élèves dans les librairies pour se procurer ces manuels, sans réussir à les obtenir. Elle attribue cette situation soit à la faiblesse des stocks, soit à leur épuisement rapide, soit encore au retard des éditeurs dans l’approvisionnement des commerces au moment opportun. Ce dysfonctionnement, précise-t-elle, a créé une grande confusion au sein des familles et des élèves, affectant négativement le lancement de l’année scolaire.
L’Association des libraires du Maroc insiste sur le fait que les librairies ne portent aucune responsabilité dans cette pénurie. Elle impute l’intégralité de la faute aux éditeurs, en raison de leurs retards successifs dans l’impression et la distribution, du non-respect des délais fixés avant la rentrée, ainsi que du non-respect des marges bénéficiaires convenues. De tels manquements, rappelle la même source, portent préjudice au principe d’égalité des chances entre les élèves et entravent le déroulement régulier de l’enseignement.
Enfin, l’Association appelle le ministère de tutelle à intervenir de toute urgence et à prendre les mesures nécessaires pour contraindre les éditeurs au respect du cahier des charges. Elle demande également d’assurer un approvisionnement suffisant de ces manuels sur l’ensemble du territoire national, afin de garantir les droits des élèves et de préserver la dignité des libraires, qui jouent un rôle central dans la mise à disposition du livre scolaire en temps voulu.
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