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Le secteur privé est appelé à jouer le rôle de moteur de l’économie marocaine, face à des défis qui freinent son développement. Le rapport réalisé par la Banque mondiale et l’Observatoire marocain de la Très Petite, Petite et Moyenne Entreprise (TPME) met en lumière la dynamique de la densité des entreprises au Maroc, tout en proposant des recommandations pour la renforcer.
Le document qui a été présenté aux médias mardi 15 octobre au siège de Bank Al Maghrib, souligne une augmentation significative de la densité des entreprises au Maroc au cours des dernières années. Ce dynamisme est attribué à un taux d’entrée élevé dans le marché et à une création d’entreprises soutenue, qui a été encouragée par des réformes visant à améliorer l’environnement des affaires.
Les mesures mises en œuvre, telles que la simplification des procédures de création d’entreprise et l’accès au financement, ont permis à de nombreux entrepreneurs de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Le taux de survie des entreprises après cinq ans atteint 53 %, tandis que le taux de sortie officiel est remarquablement bas, à seulement 1,2 %, indique le rapport.
Cependant, un chiffre alarmant émerge : le taux de sortie de facto, qui inclut les entreprises inactives, s’élève à 7,3 %. Cela indique une tendance préoccupante, où de nombreux entrepreneurs préfèrent laisser leurs entreprises inactives plutôt que de procéder à une fermeture formelle, souvent en raison de procédures de liquidation jugées coûteuses et complexes.
La majorité des entreprises au Maroc sont de petite taille. Près de 86 % de l’emploi provient d’entreprises comptant dix employés ou moins, contrastant fortement avec la moyenne de 35 % observée dans les pays de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), fait-on observer. Cette structure, bien qu’elle permette une certaine flexibilité et réactivité, présente également des limitations significatives en termes de croissance et d’innovation.
La lenteur de la croissance des petites entreprises est souvent attribuée à divers facteurs, notamment l’accès limité aux financements et aux marchés. En effet, même si le Maroc dispose d’un marché financier relativement développé, de nombreuses PME rencontrent des difficultés pour accéder au crédit, ce qui limite leur capacité à investir dans des projets d’expansion ou d’innovation. De plus, la formalisation de nombreuses micro-entreprises, bien que positive pour la réglementation et la fiscalité, a parfois entraîné une baisse de la productivité moyenne dans le secteur formel.
La dynamique du tissu entrepreneurial marocain fait ressortir des distorsions sur le marché. Les entreprises marocaines plus anciennes sont souvent plus grandes, malgré une productivité inférieure à celle des entreprises plus jeunes, concluent les auteurs du rapport .
Ce phénomène peut s’expliquer par une allocation inefficace des ressources, où les entreprises moins productives continuent de croître plus rapidement que leurs homologues plus productives. Les données révèlent également que la productivité du travail dans le secteur des entreprises marocaines est inférieure à celle de l’ensemble de l’économie, ce qui soulève des questions sur l’efficacité de l’environnement concurrentiel.
Face à ces constats, le rapport propose plusieurs recommandations visant à améliorer la situation du secteur privé au Maroc :
– Favoriser le développement des entreprises productives : Les politiques doivent garantir que les entreprises les plus productives aient accès aux ressources nécessaires pour croître. Cela inclut des mesures pour encourager l’innovation et la compétitivité, notamment à travers un environnement concurrentiel sain. Il est crucial de s’assurer que les entreprises bénéficient de soutiens appropriés pour maximiser leur potentiel de croissance.
– Réévaluer les incitations basées sur la taille des entreprises : Certaines politiques peuvent inadvertently dissuader les entreprises de se développer, en les incitant à rester petites ou à conserver une partie de leurs activités dans l’informel. Un examen approfondi de ces incitations peut éclairer les choix des entrepreneurs. Cela pourrait inclure une analyse des régimes fiscaux qui favorisent les entreprises de petite taille au détriment de celles qui souhaitent croître.
– Faciliter la fermeture des entreprises inactives : Les procédures de liquidation doivent être simplifiées pour encourager la sortie des entreprises qui ne sont plus viables. Cela permettra de réduire les inefficacités dans l’économie et de libérer des ressources pour des entreprises plus productives. Un cadre légal clair et accessible est essentiel pour assurer une transition fluide pour les entrepreneurs en difficulté.
– Exploiter le potentiel du secteur des services : Le rapport indique que la croissance de la productivité est particulièrement forte dans le secteur des services. Le Maroc devrait capitaliser sur cette dynamique en favorisant l’innovation et la technologie dans ce secteur, tout en attirant des investissements. Les secteurs tels que le commerce de détail et l’éducation montrent un potentiel de croissance important, et une attention particulière devrait être accordée à ces domaines.
– Promouvoir une culture de l’entrepreneuriat : Encourager l’éducation à l’entrepreneuriat et le soutien aux nouvelles entreprises peut renforcer la culture entrepreneuriale, facilitant la création d’entreprises innovantes et durables. Les initiatives éducatives doivent être conçues pour préparer les jeunes à affronter les défis de l’entrepreneuriat, en mettant l’accent sur les compétences techniques et managériales.
– Investir dans la collecte de données : La création d’une base de données robuste et accessible est essentielle pour mieux comprendre la dynamique des entreprises. Les données de l’Observatoire de la TPME peuvent fournir des insights précieux pour informer les décisions politiques et améliorer l’efficacité des interventions gouvernementales. Une analyse plus fine des performances des entreprises pourrait aider à identifier les facteurs qui favorisent la croissance et à orienter les investissements publics de manière plus ciblée.
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