Posted by - support -
on - Apr 11 -
Filed in - Society -
-
21 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
Dans une récente analyse publiée par l’Atlantic Council, plusieurs arguments sont avancés en faveur du démantèlement de la MINURSO, jugée obsolète et inefficace dans la résolution du différend autour du Sahara. À la lumière du soutien réaffirmé des États-Unis à l’initiative marocaine d’autonomie, la fin de cette mission onusienne est désormais posée comme une nécessité politique et géopolitique.
Alors que le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita était reçu à Washington le 8 avril dernier, le message américain a été sans ambiguïté. Selon le communiqué du Département d’État, relayé par l’Atlantic Council, “les États-Unis reconnaissent la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental et soutiennent la proposition marocaine d’autonomie comme seule base pour une solution juste et durable”. Le secrétaire d’État Marco Rubio, ainsi que le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, ont exprimé la volonté américaine d’aller plus loin en facilitant un processus de règlement hors du cadre onusien traditionnel, désormais perçu comme inopérant.
Une mission dépassée par les réalités du terrain
Créée en 1991 par la résolution 690 du Conseil de sécurité, la MINURSO était censée organiser un référendum d’autodétermination. Mais comme le rappelle l’Atlantic Council, elle n’a jamais rempli cet objectif. Son rôle s’est progressivement limité à l’observation du cessez-le-feu, sans réelle portée sur le processus politique. Le think tank américain note que le Maroc administre de facto la majeure partie du territoire saharien depuis 1975 et que la MINURSO est restée simple spectatrice, même lors d’événements majeurs comme l’opération de sécurisation du passage de Guerguerat en 2020.
L’envoyé personnel du SG des Nations Unies, Staffan de Mistura, avait, quant à lui, dès le départ peu de marge de manœuvre. L’Atlantic Council souligne que sa mission s’inscrit dans un contexte international de plus en plus favorable au Maroc : reconnaissance américaine de 2020, soutien officiel de l’Espagne en 2022, puis de la France en 2024, et ouverture de plus de 29 consulats dans les provinces du Sud. Pourtant, de Mistura va proposer une partition du territoire, un “faux pas” interprété comme l’aveu d’échec d’une mission devenue anachronique et coûteuse – 61 millions de dollars par an, selon le think tank, en grande partie financés par les États-Unis.
Autre élément mis en avant : l’inaction de la MINURSO face aux activités illicites dans la région. L’Atlantic Council indique que les trafics de drogue, d’êtres humains et les infiltrations terroristes dans la zone tampon n’ont pas été sérieusement contrés par la mission onusienne.
Quant à l’aide humanitaire détournée dans les camps de Tindouf, le think tank rappelle que les preuves d’un marché parallèle alimenté par l’aide détournée dans des villes comme Nouadhibou en Mauritanie sont nombreuses, sans réaction sérieuse des agences onusiennes concernées.
L’option référendaire n’est plus envisageable
L’Atlantic Council démonte aussi l’idée d’un référendum comme solution praticable. Il rappelle que les tribus hassanies, issues de migrations arabes médiévales, sont réparties entre le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie, rendant impossible l’établissement de listes électorales incontestables. À cela s’ajoutent les incertitudes sur la composition des populations dans les camps de Tindouf.
Enfin, une enquête de terrain conduite en juillet 2024 dans les villes de Dakhla, Laâyoune et Boujdour, citée dans l’analyse, souligne la lassitude des populations sahraouies face à cinq décennies de conflit. L’autonomie sous souveraineté marocaine est perçue par la majorité comme une voie vers la stabilité.
Pour l’Atlantic Council, le maintien de la MINURSO ne fait désormais que prolonger une impasse. “Les communautés sahraouies ne peuvent plus se permettre cinquante années supplémentaires d’attente”, lit-on dans l’analyse du think tank, qui appelle à démanteler la mission pour que le plan d’autonomie puisse enfin prendre forme.
The post Pourquoi il est temps de mettre fin à la MINURSO appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.