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La corruption au Maroc entraîne un fardeau économique colossal, s’élevant à 50 milliards de dirhams (MMDH) par an, représentant ainsi entre 3,5% et 6% du PIB national. C’est ce qu’a révélé Mohamed Bachir Rachdi, président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), lors de la conférence de presse, tenue ce mardi 8 octobre pour la présentation du rapport annuel de l’Instance au titre de l’année 2023.
Le document représente un bilan détaillé mettant en lumière les travaux et réalisations de l’Instance au cours de cette période, réaffirmant ainsi que la prévention et la lutte contre la corruption constituent une priorité nationale incontournable, cruciale pour atteindre un développement durable et intégré.
Renforcer davantage la lutte contre la corruption
Dans une déclaration à Hespress FR à cette occasion, Mohamed Bachir Rachdi a souligné que la présentation de ce rapport marque le premier anniversaire de l’entrée en vigueur de la loi 46-19 et de l’établissement des organes de gouvernance de l’Instance. Il a également mis en avant la capacité de l’Instance à s’acquitter pleinement de ses missions et de ses prérogatives.
« Ce rapport, composé de six parties, commence par établir un diagnostic à la fois vaste et approfondi. Il s’appuie sur des données et des rapports accessibles au niveau international, ainsi que sur des publications et des analyses réalisées à l’échelle nationale« , a-t-il expliqué.
Et d’ajouter: « Le diagnostic a également exploité les données de l’enquête nationale, notamment celles déjà communiquées concernant les citoyens résidents ainsi que les Marocains du monde. De plus, la deuxième partie, réalisée en 2023, se concentre sur les entreprises. Ce volet met en évidence l’importance de la lutte contre la corruption, considérée comme l’une des préoccupations majeures des entreprises dans le cadre de leurs actions et de leurs investissements. Par ailleurs, le rapport s’attache à présenter les résultats d’un diagnostic approfondi des politiques publiques des vingt dernières années« .
Par ailleurs, le diagnostic se penche sur des réalisations indéniables qui, bien qu’importantes, n’ont pas permis d’atteindre les objectifs fixés, a déploré Rachdi. En particulier, le diagnostic et l’évaluation des politiques publiques, ainsi que de la stratégie nationale anticorruption lancée en 2015, mettent en lumière les obstacles qui ont entravé l’atteinte de ces objectifs, a-t-il soutenu.
« Sur la base de ces éléments, et en capitalisant sur les travaux réalisés dans le cadre d’une quarantaine de chantiers pilotés par l’Instance au cours des cinq dernières années, le rapport présente les grandes lignes des orientations de la politique de l’État en matière de prévention et de lutte contre la corruption pour les années à venir« , a précisé le président de l’INPPLC.
Il a ainsi noté que ces orientations serviront de fondement à une nouvelle stratégie de génération avancée, visant à transformer la réalité de la corruption dans notre pays grâce à une approche extrêmement ciblée, complétée par une analyse approfondie et un socle solide, tant en termes de contenu que d’articulation entre les différentes actions et politiques à mettre en œuvre.
Lors de la conférence, Rachdi a révélé que la corruption pèse lourdement sur l’économie marocaine, coûtant près de 50 MMDH par an, soit entre 3,5 et 6% du PIB. Il a également souligné que 23% des entreprises marocaines ont été victimes d’actes de corruption au cours des 12 derniers mois. En outre, il a déploré que le pays n’ait pas réussi à améliorer son classement dans les indices de perception de la corruption au cours des deux dernières décennies.
Le président de l’Instance a également mis en lumière le fait que la corruption sévit particulièrement dans des secteurs cruciaux tels que les licences, les autorisations, les marchés publics et les recrutements. Il a aussi insisté sur le fait que cette problématique ne se limite pas à ces domaines, mais s’étend aux relations entre l’administration et les citoyens, impactant également le climat des affaires et le paysage politique.
Bachir Rachi a par ailleurs réfuté les propositions d’Abdelatif Ouahbi, ministre de la Justice, qui cherchent à limiter le rôle des associations de la société civile et leur droit de saisir la justice contre les individus corrompus et les actes de détournement de fonds publics. En outre, il a plaidé en faveur de l’instauration d’un cadre légal visant à criminaliser l’enrichissement illégal.
Il a à ce égard affirmé que l’Instance maintient une position claire sur les dispositions du projet de loi sur le code de procédure pénale, qui cherche à restreindre le droit des associations de porter plainte pour corruption. Il a souligné l’importance de respecter les engagements internationaux du Maroc.
Le président de l’Instance a en outre rappelé que le droit de la société civile à participer à la lutte contre la corruption ne peut être ignoré. Un avis complémentaire sera publié prochainement sur ce sujet, suite à un précédent avis concernant le code de procédure pénale qui ne tenait pas compte de ces nouvelles dispositions, a-t-il fait savoir.
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