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Les récentes opérations de démolition et d’expropriation intervenues dans plusieurs quartiers de Rabat ont suscité une controverse majeure, créant une tempête médiatique où les accusations de « violation de la loi » et d' »arbitraire » fusent à l’encontre des autorités. A cet égard, Hespress FR a contacté ses sources au sein du Conseil de la Ville pour éclaircir la situation. Détails.
A l’origine de cette frénésie urbanistique se profile un nouveau plan d’aménagement, s’inscrivant dans le cadre du projet « Rabat, Ville Lumière » et des programmes de lutte contre les bâtiments menaçant ruine et la lutte contre les bidonvilles. Il s’inscrit également dans les préparatifs pour accueillir des événements de grande envergure. Son objectif étant de revitaliser des zones stratégiques de la ville, telles que l’Océan, El Akkari et Yaacoub El Mansour, entre autres.
Cependant, ces efforts de transformation s’accompagnent d’une série d’opérations de démolition et d’expropriation qui inquiètent une partie de la population, certains qualifiant la situation d’arbitraire, en particulier à l’égard des locataires.
Un élu au sein du Conseil de la Ville préférant garder l’anonymat a affirmé à Hespress FR qu’aucune démolition n’intervient sans un accord préalable avec les propriétaires. Il a précisé que des indemnités de 13.000 dirhams par mètre carré ont été proposées pour les propriétaires disposant de titres fonciers, et de 10.000 dirhams pour ceux ayant un contrat d’achat adoulaire.
Quant aux locataires, qui émergent comme la partie la plus lésée de l’histoire, notre source a fait savoir que les propriétaires sont appelés à négocier directement avec eux (locataires), notant que les autorités prennent cela en considération en termes du montant de dédommagement et veillent à ce que les opérations d’évacuation soient effectuées en bonne et due forme.
A cet égard, notre source a tenu à assurer que ces opérations de démolition touchent principalement les maisons pour lesquelles les propriétaires ont accepté les indemnités.
Pour les propriétaires qui n’ont pas encore accepté les montants proposés, a-t-elle indiqué, les négociations sont en cours, et aucune opération de démolition ne sera entreprise tant qu’une solution satisfaisante n’aura pas été trouvée.
Par ailleurs, la situation diffère d’un quartier à l’autre. A « Douar El Askar », par exemple, les évacuations se sont faites en étroite collaboration avec les autorités militaires, offrant aux résidents diverses formes d’indemnisation, qu’il s’agisse de terrains, d’appartements ou de compensations financières, a dévoilé notre interlocuteur.
En revanche, l’élu a déploré l’absence de communication claire de la part du Conseil de la ville et de ses différents responsables, alors que la vague d’inquiétude ne fait que croître. De nombreux habitants demeurent dans l’incertitude, craignant d’être pris au dépourvu par des démolitions programmées. Notre source a souligné ainsi l’importance d’une communication proactive pour informer les citoyens de la capitale du plan et apaiser leurs craintes, favorisant ainsi une compréhension mutuelle et une meilleure coopération.
En parallèle, l’élu a mis en avant les objectifs ultimes de ce plan d’aménagement. Il inclut l’élargissement des ruelles et des routes, la construction d’hôtels et l’aménagement d’espaces verts, dans une perspective de développement durable et d’accueil des grands événements, tel que la Coupe du Monde de Football 2030, dont le pays s’est engagé.
Selon les estimations de notre interlocuteur, Rabat nécessite la création de 13.000 nouveaux lits pour répondre à la demande croissante, alors qu’elle ne dispose actuellement que de 4.000 lits. De plus, il a fait savoir que les investisseurs privés ont la possibilité de faire part du plan, mais doivent absolument respecter un cahier des charges rigoureux.
Une autre source bien informée au sein du Conseil a clarifié que ce plan d’aménagement a été élaboré par l’Agence urbaine, tandis que le Conseil de la Commune joue essentiellement un rôle consultatif. Celui-ci a soumis certaines propositions qui ont ensuite été votées par les membres et transmises à l’Agence, cette dernière étant libre de les prendre en considération ou non.
De plus, cette même source a tenu à préciser que les opérations de démolition et d’expropriation ne ciblent pas les « populations vulnérables incapables de se défendre », contrairement à ce qui est relayé sur les réseaux sociaux.
Le plan d’aménagement, affirme-t-elle, n’est pas influencé par la catégorie sociale des habitants ni par la nature des quartiers concernés, comme en témoigne le fait que ces opérations ont également eu lieu sur l’avenue Mohammed V, où se situent des villas et des résidences d’ambassadeurs.
Ce plan vise à servir l’intérêt général des habitants et n’est pas réalisé au détriment de la population, mais pour le bénéfice de celle-ci, a-t-elle conclu.
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