Rabat envisage une acquisition de drones suicides Harpy et Harop, capables de frapper des cibles stratégiques jusqu’à 1.000 km selon les versions. Un investissement estimé à 120 millions de dollars qui s’inscrit dans la montée en puissance technologique des Forces armées royales.
Le Maroc poursuit la modernisation de ses capacités de défense en lançant un processus d’acquisition de drones suicides de type Harpy et Harop. D’après des médias israéliens, Rabat envisage une commande d’environ 120 millions de dollars, susceptible de représenter entre 200 et 300 unités selon les configurations retenues.
Ces systèmes, déjà introduits en nombre limité dans les Forces armées royales (FAR) en 2022, ont gagné en notoriété après leur emploi dans divers conflits récents. Le Harpy et le Harop, tous deux conçus par Israel Aerospace Industries (IAI), appartiennent à la catégorie des munitions rôdeuses, communément appelées « drones suicides » ou « drones kamikazes ». Le Harpy est optimisé pour la suppression des défenses aériennes ennemies (SEAD) grâce à un capteur radiofréquence (RF) capable de détecter et neutraliser les radars. Le Harop, évolution plus récente, remplace ce capteur par un système électro-optique, élargissant la gamme de cibles possibles et en faisant un vecteur d’attaque plus polyvalent.
La portée opérationnelle de ces drones varie de 500 à 1 000 km, ce qui leur permet de frapper des cibles de haute valeur, qu’elles soient militaires ou économiques. Le Harop, en particulier, peut être utilisé contre des systèmes de défense aérienne avancés, tandis que le Harpy se distingue par sa capacité à opérer de jour comme de nuit contre des infrastructures stratégiques.
Pour les missions à plus courte portée, entre 50 et 300 km, les FAR disposent déjà d’autres munitions rôdeuses à moindre coût, comme les SpyX et Sky Striker. Produites localement, ces dernières sont employées pour saturer les défenses adverses ou détruire un large éventail d’objectifs tactiques — chars, blindés, pièces d’artillerie ou positions retranchées.
Cette nouvelle commande s’inscrit dans une stratégie globale visant à conjuguer acquisitions ciblées et développement industriel sur le sol marocain. La société israélienne BlueBird Aero Systems, filiale d’IAI, a déjà noué un partenariat majeur avec Rabat, incluant la construction d’une usine destinée à produire divers modèles de drones (SpyX, ThunderB, WanderB). Bien que l’assemblage local des Harpy et Harop n’ait pas été confirmé, la présence de ce site ouvre la voie à un transfert de technologies et à une production nationale accrue.
En renforçant son arsenal de drones à haute technologie, le Maroc confirme sa volonté de se doter de moyens de frappe précis et dissuasifs. Ce type de système, capable d’atteindre rapidement des cibles critiques à grande distance, constitue un atout stratégique dans la doctrine de défense nationale et un élément clé pour maintenir un avantage technologique durable.
Il est à noter que la Corée aurait passé aussi, selon la presse israélienne, une commande de drones Harpy et Harop, estimée à environ 200 millions de dollars, pour moderniser ses capacités offensives.
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