Dans une récente interview, l’ambassadeur du Maroc à la République de Corée, Chafik Rachadi, a mis en avant la consolidation des relations économiques entre Rabat et Séoul, illustrée par le contrat phare de 1,5 milliard de dollars signé entre l’ONCF et Hyundai Rotem, marquant ainsi un nouveau chapitre dans leur collaboration.

« Les entreprises reconnaissent de plus en plus les avantages stratégiques du Maroc, et le récent contrat de 1,5 milliard de dollars entre Hyundai Rotem et l’opérateur ferroviaire national marocain témoigne de l’attrait du pays en tant que destination d’investissement », a souligné Rachadi dans une récente interview accordée à The Korea Times.

Ce contrat représente une avancée majeure pour Hyundai Rotem, étant le plus important jamais signé par l’entreprise. Il concerne la fourniture de trains électriques à double étage, jouant un rôle clé dans les préparatifs du Maroc, qui s’apprête à co-organiser la Coupe du Monde de la FIFA 2030, aux côtés de l’Espagne et du Portugal. Par ailleurs, le 26 février, l’Office national des chemins de fer (ONCF) a annoncé l’achat de 168 trains en provenance de France, d’Espagne et de Corée, totalisant un investissement de 2,9 milliards de dollars pour renforcer son réseau.

Dans le cadre de cet accord, Hyundai Rotem s’engage à fournir 110 trains de banlieue, soutenant la vision du Maroc de moderniser son infrastructure ferroviaire en prévision de l’événement sportif de 2030. Ces nouveaux trains contribueront à optimiser la connectivité à l’échelle urbaine et régionale, accompagnant l’objectif de l’ONCF d’augmenter le nombre de villes desservies, qui passera à 43, avec pour ambition de couvrir 87 % de la population marocaine d’ici 2040.

L’ambassadeur a précisé que Hyundai Rotem a obtenu l’intégralité du contrat indépendamment, réfutant les spéculations concernant un consortium avec des entreprises françaises et espagnoles. « C’est uniquement avec l’opérateur ferroviaire national marocain », a-t-il déclaré, avant d’ajouter que « cet accord renforcera la coopération économique et créera d’autres opportunités de collaboration ».

S’agissant du processus de candidature compétitive, Rachadi a fait savoir que le contrat a été attribué par le biais d’une concurrence ouverte. « Il y avait des concurrents provenant du monde entier. L’offre de Hyundai Rotem était solide. Il ne s’agira pas seulement de livrer des trains — il y aura un transfert de technologie, la construction d’usines et des programmes de formation », a-t-il poursuivi. « La fabrication impliquera principalement des travailleurs locaux, garantissant que le projet profite à l’économie marocaine », a expliqué le diplomate.

En outre, l’ambassadeur marocain a évoqué la stratégie du Royaume visant à créer un écosystème pour attirer davantage d’entreprises coréennes. « C’est une coopération gagnant-gagnant », a-t-il précisé. Et d’indiquer : « Hyundai Rotem utilisera les infrastructures locales et collaborera avec des fournisseurs marocains et coréens. Cet accord ne concerne pas qu’une seule entreprise — il ouvre la porte à de nombreuses autres entreprises coréennes souhaitant entrer sur le marché marocain ».

En 2023, le volume des échanges entre les deux pays était d’environ 550 millions de dollars. Grâce à ce nouveau contrat, l’ambassadeur Rachadi est convaincu que cette initiative marquera un tournant, entraînant une montée en flèche des interactions économiques.

« Cet accord n’est que le commencement », a-t-il affirmé avec assurance. « Il insufflera une valeur ajoutée tant pour la Corée que pour le Maroc. Je suis persuadé que Hyundai Rotem ne sera pas la seule ; d’autres entreprises coréennes viendront renforcer notre collaboration, participant ainsi au développement de l’industrie ferroviaire marocaine et bien au-delà », a-t-il noté.

Depuis l’établissement de leurs relations diplomatiques en 1962, la Corée et le Maroc ont bâti un partenariat solide et résilient. Le diplomate a mis en exergue en ce sens que « le Maroc a été le premier pays africain à accueillir une mission diplomatique sud-coréenne, ce qui témoigne de la profondeur de nos liens historiques ». Il a également rappelé qu’au cours de la guerre de Corée de 1950 à 1953, des soldats d’origine marocaine ont combattu aux côtés des forces coréennes, créant ainsi un lien durable entre les deux peuples.

Les récentes années ont été marquées par un accroissement des visites de haut niveau, la signature d’accords significatifs, et un renforcement de la coopération économique dans des secteurs clés tels que le commerce, l’investissement, la technologie et les énergies renouvelables. L’ambassadeur a cité le Sommet Corée-Afrique de 2024 comme un moment charnière, mettant en lumière des accords essentiels portant sur l’investissement, le changement climatique et la sécurité sociale, qui ont été le socle d’un partenariat renforcé.

Décrivant le Maroc comme « une terre d’opportunités », il allie une riche histoire à un potentiel économique en pleine expansion. « En tant que passerelle stratégique vers l’Afrique, le Maroc se distingue en tant que leader en matière de développement durable, d’énergie renouvelable et d’innovation », a-t-il souligné, notant que la stabilité politique et économique du Maroc est un atout majeur pour attirer les investissements et encourager une croissance pérenne.

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