Posted by - support -
on - 6 hours ago -
Filed in - Society -
-
3 Views - 0 Comments - 0 Likes - 0 Reviews
Un rapport récent du Centre de Prospective Économique et Sociale met en lumière les défis menaçant la pérennité des programmes du chantier de la protection sociale au Maroc. Le document souligne que le financement principalement assuré par le budget public, sans mobilisation de ressources additionnelles et durables, pourrait compromettre les investissements dans des secteurs essentiels tels que l’éducation, la santé et les infrastructures.
Le rapport avertit que la persistance de cette pression sur le budget de l’État pourrait contraindre le gouvernement à prendre des décisions difficiles, telles que l’augmentation des impôts ou la réduction de la portée des aides et de la couverture sociale. De telles mesures pourraient susciter des réactions sociales négatives, notamment parmi les populations dépendant principalement de ces programmes.
Le document insiste sur la nécessité d’adopter des solutions pour alléger ce fardeau, en suggérant notamment de renforcer la contribution du secteur privé, d’améliorer l’efficacité de la collecte des cotisations sociales ou de développer des modèles de financement innovants. Ces approches visent à garantir la pérennité de ces politiques sans compromettre la stabilité des finances publiques ni la qualité des services offerts.
Le rapport souligne que les coûts associés aux chantiers de protection sociale au Maroc, en particulier dans les domaines du soutien social direct et de la couverture maladie obligatoire, constituent un fardeau croissant pour le budget de l’État. Cette situation soulève des questions quant à la capacité des finances publiques à soutenir ces engagements sur le long terme.
Selon les données chiffrées du rapport, depuis le lancement du programme de soutien social direct, la contribution de l’État a atteint 18,54 milliards de dirhams. Parallèlement, l’État a contribué à hauteur de 15,51 milliards de dirhams pour soutenir le système de couverture maladie obligatoire. Ces montants, totalisant plus de 34 milliards de dirhams, illustrent l’ampleur de l’engagement financier de l’État pour la mise en œuvre de ces politiques sociales ambitieuses.
Cependant, cette pression financière intervient dans un contexte économique susceptible de faire face à d’autres défis, tels que le ralentissement de la croissance ou la diminution des recettes fiscales, ce qui pourrait entraver la capacité de l’État à maintenir ce niveau de dépenses sans affecter les équilibres financiers généraux.
Le rapport attribue ce déséquilibre financier dans le système de protection sociale à la faible participation des catégories capables de contribuer financièrement au système de couverture maladie. Il est indiqué que le nombre de travailleurs non salariés inscrits dans le système n’a pas dépassé 1,68 million de personnes, ce qui représente seulement 56 % du total des populations ciblées, estimé à 3,5 millions de personnes.
Concernant le taux de recouvrement effectif des cotisations des travailleurs non salariés, le rapport précise qu’il n’a pas dépassé 37 %, révélant un écart significatif entre les ressources potentielles et les cotisations effectivement collectées. De plus, plus d’un million de personnes travaillant dans les secteurs public et privé restent en dehors du système de contribution, bénéficiant d’une couverture santé via des contrats avec des compagnies d’assurance ou des mutuelles privées.
En ce qui concerne l’économie informelle et son impact sur les programmes de protection sociale, le rapport indique que ce secteur entrave la réalisation de la durabilité financière des chantiers de protection sociale au Maroc, qu’il s’agisse de la généralisation de la couverture maladie obligatoire ou de la mise en œuvre de programmes de soutien social direct.
Le document précise que ce secteur, dont la valeur dépasse 30 % du produit intérieur brut et qui emploie plus de 60 % de la main-d’œuvre totale du pays, constitue un obstacle structurel à la mobilisation des ressources financières nécessaires pour assurer la continuité de ces politiques sociales.
Le rapport considère que l’un des premiers défis réside dans la difficulté d’intégrer les travailleurs de l’économie informelle dans le système de protection sociale. La plupart de ces travailleurs, y compris les artisans, les vendeurs ambulants et les travailleurs saisonniers, n’ont pas de contrats de travail officiels ou de revenus stables, rendant presque impossible l’imposition de cotisations sociales à leur égard.
The post Rapport : Des défis menacent la durabilité du chantier de la protection sociale appeared first on Hespress Français - Actualités du Maroc.