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En allouant seulement 5% des actifs du secteur de la finance islamique, qui s’élèvent à 4,5 trillions de dollars, à des projets renouvelables, 400 milliards de dollars pourraient être débloqués pour le financement climatique, dévoile le récent rapport élaboré par Greenpeace MENA, partie intégrante de l’Alliance Ummah For Earth, et l’Initiative Globale de Finance Ethique (GEFI).
Baptisé « Finance islamique et énergies renouvelables », ce rapport met en exergue le potentiel disruptif de la finance islamique dans l’accélération de la transition énergétique mondiale vers des sources renouvelables. Il met en évidence l’harmonisation intrinsèque entre les principes fondamentaux de la finance islamique, qui intègrent la gestion environnementale, l’investissement éthique et la responsabilité sociale, et l’urgence d’un virage vers des investissements dans des énergies durables.
Face à un déficit de financement annuel des énergies renouvelables atteignant 5,7 trillions de dollars, le secteur de la finance islamique est positionné de manière unique pour combler cet écart via des instruments financiers conformes à la charia. Ces outils financiers islamiques offrent une réponse potentielle aux triples crises environnementales que sont le changement climatique, la pollution et l’érosion de la biodiversité.
Selon le rapport, une allocation de seulement 5% des actifs totaux du secteur de la finance islamique, s’élevant à 4,5 trillions de dollars, vers des projets d’énergie renouvelable, pourrait libérer un montant substantiel de 400 milliards de dollars destiné au financement climatique d’ici 2030.
« La finance islamique ne se limite pas à un outil économique, c’est un catalyseur puissant pour l’investissement dans les énergies renouvelables, guidé par des valeurs de foi et des principes d’équilibre et de gestion. Elle garantit que les investissements contribuent activement à des solutions plutôt qu’à exacerber la crise existante », a souligné Nouhad Awwad, responsable de la campagne Ummah For Earth et coordinatrice mondial de Greenpeace MENA.
« Mobiliser les actifs de la finance islamique, tels que les sukuks et les fonds zakat, peut aider à tripler la capacité en énergies renouvelables d’ici 2030 et préparer le terrain pour une transition équitable, créant un avenir où personne n’est laissé pour compte », a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, il s’avère que le secteur de la finance islamique poursuit son expansion robuste, avec des actifs projetés à 6,7 trillions de dollars d’ici 2027. La marché des sukuks ESG (respectant les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) a montré un élan sans précédent au premier semestre 2024, atteignant 9,9 milliards de dollars d’émissions.
La région MENA se positionne à l’avant-garde de la transition vers une finance durable. En 2023, les Emirats Arabes Unis ont marqué un jalon en émettant un record de 3,9 milliards de dollars en sukuks ESG, illustrant leur engagement solide vers une économie verte. Parallèlement, l’Arabie Saoudite a enregistré une augmentation spectaculaire de plus de 300 % de sa capacité en énergies renouvelables.
Pour leur part, les fondements de la finance islamique trouvent un écho naturel dans les principes de gestion environnementale, l’action climatique et l’investissement durable. Ce socle de valeurs attire tant les investisseurs islamiques que conventionnels, les menant vers des projets axés sur la durabilité et la responsabilité éthique.
Dans la sphère asiatique, des pays comme l’Indonésie et la Malaisie se distinguent en pionniers. L’Indonésie, en tant que premier émetteur de sukuk vert souverain, et la Malaisie, avec ses cadres financiers intégrant normes islamiques et durabilité mondiale, illustrent ces nouvelles dynamiques financières où se mêlent foi et conscience écologique.
De plus, l’étude des projets financés par les sukuks verts révèle des bénéfices socio-économiques substantiels. Ils engendrent une création d’emplois significative dans le secteur des énergies renouvelables, soutiennent la sécurité énergétique via la modernisation des réseaux et la mise en place de compteurs intelligents, et encouragent le transfert technologique et l’innovation dans les infrastructures durables. Ainsi, ces initiatives contribuent à améliorer la santé publique par la réduction des émissions, tout en renforçant la résilience climatique des communautés les plus vulnérables.
D’après la même source, la région MENA se distingue par d’importants investissements dans les énergies renouvelables, affirmant sa position sur la scène mondiale avec plusieurs pays en tant que leaders de cette transition. L’Arabie Saoudite a enregistré une augmentation de plus de 300% de sa capacité renouvelable entre 2022 et 2023, grâce à des initiatives phares telles que le projet solaire de Sudair (2,6 GW), accompagnées d’un investissement colossal de 50 milliards de dollars pour réduire les émissions de 278 millions de tonnes d’ici 2030.
De son côté, les Emirats Arabes Unis, avec une progression rapide de leur capacité de 2,4 GW en 2021 à près de 4 GW en 2023, s’illustrent par des projets ambitieux comme le parc solaire PV Al Dhafra (2 GW) et une feuille de route pour l’hydrogène, visant à positionner le pays en leader mondial de ce secteur, tout en visant une réduction des émissions de 40% d’ici 2030.
Le Maroc continue de renforcer sa capacité renouvelable, enregistrant une hausse de 13%, notamment grâce au Complexe Solaire Noor Ouarzazate (580 MW), tandis que l’Egypte maintient une croissance stable avec des projets majeurs tels que le parc solaire de Benban (1.650 MW).
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