Les Marocains Résidant à l’Étranger (MRE) jouent un rôle central dans le développement économique et social du Maroc. Forts d’une communauté de 5,1 millions de personnes, dont la majorité est jeune et dynamique, ils contribuent de manière significative à divers secteurs économiques, affirmant leur position en tant que pilier de l’économie nationale.

Dans un rapport intitulé « Un pilier national pour renforcer le développement durable et un lien civilisationnel entre le Maroc et le monde« , l’Observatoire du Travail Gouvernemental (OTRAGO), explique que l’une des contributions les plus marquantes des MRE réside dans leurs transferts financiers massifs.

En 2023, ces transferts ont atteint 115,3 milliards de dirhams, avec une prévision d’atteindre 120 milliards de dirhams en 2024 selon la même source, notant que les flux financiers, représentant plus de 7 % du PIB, renforcent les réserves de devises étrangères, stabilisent le dirham, et réduisent le déficit commercial. Leur impact va au-delà des chiffres : ils permettent d’améliorer les conditions de vie de nombreuses familles marocaines grâce à des soutiens financiers directs, tout en stimulant des secteurs clés comme la construction et le commerce.

Cependant, la répartition de ces transferts révèle des défis à surmonter estime l’Observatoire, qui explique qu’actuellement, seulement 10 % des fonds sont investis dans des projets productifs, tandis que 70 % sont orientés vers l’achat de biens immobiliers ou le soutien familial. Cette tendance contraste avec d’autres pays africains comme le Nigeria, où 45 % des fonds des diasporas sont destinés à l’investissement. Le Maroc doit donc créer des mécanismes innovants pour encourager les MRE à investir dans des secteurs à forte valeur ajoutée, tels que les technologies, les énergies renouvelables et l’agriculture durable, recommande

En outre, le rapport souligne que les MRE contribuent largement au dynamisme du secteur touristique. Chaque année, des millions de Marocains de l’étranger visitent leur pays d’origine, notamment à travers l’opération « Marhaba ». En 2024, plus de 3,7 millions de visiteurs ont été enregistrés, générant une activité significative dans les hôtels, restaurants et marchés locaux. Ces retombées économiques s’accompagnent d’un renforcement des liens culturels, les MRE jouant souvent le rôle d’ambassadeurs en invitant leurs proches étrangers à découvrir le Maroc estime l’OTRAGO.

Leur implication dépasse le domaine économique. Sur le plan politique, ils défendent activement l’unité territoriale et les causes nationales, notamment la question du Sahara marocain. Grâce à leur présence dans plus de 100 pays, les MRE organisent des campagnes de plaidoyer, sensibilisant les institutions internationales à la légitimité des positions marocaines. Leur mobilisation contribue à maintenir la question nationale au cœur des discussions internationales.

Le potentiel des MRE ne s’arrête pas là. Dotés d’une élite scientifique, artistique et entrepreneuriale, l’OTRAGO précise qu’ils représentent un réservoir inestimable de compétences et d’innovations, notant que des chercheurs marocains se distinguent dans des domaines stratégiques comme l’intelligence artificielle, la médecine et les énergies renouvelables.

Pour maximiser cet impact, l’Observatoire estime qu’il est essentiel de renforcer les initiatives visant à intégrer ces talents dans le tissu économique marocain, tout en favorisant les échanges d’expertises avec des institutions internationales.

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