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Un rapport récent du Conseil Supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique, portant sur l’évaluation externe de la phase expérimentale du projet « Écoles Pionnières », met en lumière plusieurs défis entravant l’élargissement de ce projet et la garantie de son succès à l’échelle nationale.
En tête de ces défis figure, selon le rapport, le manque d’encadrement pédagogique. Il souligne que le nombre d’inspecteurs et d’inspectrices est insuffisant pour couvrir toutes les écoles, en particulier dans les zones rurales, où le projet nécessite des visites hebdomadaires des inspecteurs, ce qui est difficile à réaliser compte tenu du déficit actuel en personnel qualifié.
Les écoles, notamment celles situées dans les régions éloignées, sont également confrontées à un manque de ressources matérielles essentielles, telles que l’électricité, l’Internet et des espaces éducatifs adaptés. Ces difficultés limitent la capacité des établissements à bénéficier des innovations pédagogiques proposées par le projet, accentuant ainsi les disparités entre les élèves des zones urbaines et rurales.
De plus, le rapport souligne que la sélection des écoles participantes à la phase expérimentale s’est basée sur le volontariat, ce qui a conduit à l’exclusion de nombreuses écoles situées dans des zones rurales confrontées à des défis socio-économiques plus importants. Cette situation soulève des interrogations quant à la représentativité des résultats obtenus et à la capacité du projet à s’étendre à des établissements scolaires opérant dans des contextes plus difficiles.
Le projet fait également face à des contraintes méthodologiques et structurelles qui entravent l’atteinte de ses objectifs. Le rapport indique que le modèle pédagogique adopté se concentre principalement sur l’amélioration de la maîtrise des connaissances fondamentales, sans prendre en compte d’autres compétences jugées essentielles par la vision stratégique 2015-2030, telles que l’innovation, la créativité et la pensée critique. Il considère que « cette focalisation restreinte limite la capacité du projet à engendrer une transformation profonde du modèle éducatif national ».
Par ailleurs, le rapport pointe du doigt la rigidité et l’uniformisation des programmes scolaires qui, bien qu’ayant pour objectif d’assurer la cohérence dans la transmission des savoirs, réduisent la flexibilité nécessaire pour répondre aux besoins diversifiés des élèves, notamment ceux en situation de handicap. Il met également en évidence que « l’autonomie financière des écoles est confrontée à des défis liés au manque de compétences des directeurs d’établissement en gestion administrative et financière, ce qui pourrait affecter l’efficacité des investissements ».
En outre, la mise en œuvre du projet reste largement centralisée, limitant ainsi la capacité des académies régionales et des directions provinciales à adapter les pratiques pédagogiques aux spécificités locales. Cette centralisation pourrait réduire l’efficacité de l’utilisation des ressources disponibles et freiner la capacité des écoles à répondre aux besoins réels des élèves.
Malgré les avancées réalisées par le projet des Écoles Pionnières, le rapport insiste sur la nécessité de surmonter les défis structurels et méthodologiques qui freinent son expansion et la garantie de son succès à long terme. Cela implique le renforcement des ressources matérielles et humaines, l’amélioration de la gouvernance éducative et la mise en place d’une participation active de tous les acteurs éducatifs et de la communauté locale.
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