Le « Rapport économique arabe unifié » publié par le Fonds Monétaire Arabe (FMA) dévoile les répercussions du séisme d’Al Haouz sur l’industrie marocaine. Ce tremblement de terre, considéré comme le plus puissant du siècle au Maroc, a bouleversé l’économie locale, notamment dans les secteurs directement liés au tourisme comme l’artisanat et les métiers traditionnels, affaiblissant ainsi la compétitivité industrielle nationale.

Selon ce rapport pour l’année 2024, le séisme a gravement endommagé des sites historiques et emblématiques, notamment à Marrakech, une ville où le tourisme est un pilier économique majeur. « L’industrie touristique est essentielle à Marrakech, où de nombreux habitants dépendent des métiers traditionnels pour leur subsistance« , précise le document.

La production artisanale a été particulièrement touchée, avec une baisse de la demande touristique affectant des secteurs comme la bijouterie, la poterie, le textile, les tapis et les articles en cuivre. Ces activités, à forte valeur culturelle, peinent à se remettre de cette crise.

En réaction à cette catastrophe, le Fonds arabe pour le développement économique et social, comme plusieurs autres donateurs, a accordé une aide d’urgence de 3 millions de dinars koweïtiens (environ 100 millions de dirhams marocains) en 2023 pour soutenir les efforts de secours.

Le rapport met en évidence une dégradation de la position du Maroc dans l’Indice de Compétitivité de la Performance Industrielle, passant de la 64ème à la 66ème place mondiale. Sur le plan arabe, le Maroc occupe la 7ème place, derrière les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et d’autres économies du Golfe, mais devant des pays comme l’Égypte et l’Algérie.

Cet indice évalue la structure de production, les technologies utilisées et la capacité des économies à produire et exporter des biens manufacturés de manière compétitive.

En 2023, la valeur ajoutée des industries manufacturières dans les pays arabes a atteint 393,3 milliards de dollars, enregistrant une baisse de 7,7 % par rapport à 2022, souligne la même source, notant que le Maroc figure parmi les économies les plus performantes de la région, avec une contribution des industries manufacturières à son PIB estimée à 11,6 %. Les contributions les plus élevées ont été enregistrées en Syrie, à Bahreïn et en Jordanie.

Toujours selon le rapport de la FMA, le Maroc domine la production arabe d’argent, représentant environ 96 % du total avec une production de 202,3 tonnes en 2023. Dans le secteur de l’or, le pays est également un acteur clé, aux côtés du Soudan, de l’Égypte et de l’Arabie saoudite. La contribution arabe à la production mondiale reste cependant modeste : 5,7 % pour l’or et 2,2 % pour l’argent.

Malgré son potentiel, le secteur manufacturier arabe peine à réaliser pleinement ses opportunités d’investissement et d’emploi. Le rapport souligne des lacunes en matière de vision à long terme, d’infrastructures et de politiques adaptées.

Pour répondre à ces défis, le Maroc a rejoint en 2024 l’initiative d’intégration industrielle arabe, visant à renforcer la coopération régionale dans des secteurs stratégiques. Ce partenariat, initié en 2022 par les Émirats arabes unis, l’Égypte, la Jordanie et Bahreïn, vise à stimuler la croissance dans cinq domaines prioritaires : les engrais, les produits pharmaceutiques, les textiles, les métaux et les produits pétrochimiques.

Le « Rapport économique arabe unifié » met en évidence les défis et opportunités auxquels le Maroc et la région arabe font face. Bien que le séisme ait entraîné des perturbations significatives, les initiatives de coopération et les stratégies à long terme offrent des perspectives encourageantes pour renforcer la résilience et la compétitivité de l’industrie marocaine souligne le rapport.

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