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Le dernier rapport publié par la présidence du ministère public met en lumière des chiffres préoccupants concernant la violence à l’égard des femmes. En 2023, pas moins de 86.000 plaintes ont été enregistrées, marquant une légère diminution de 2 % par rapport à 2022, où environ 96.000 plaintes avaient été déposées. Cette baisse, bien que modeste, cache des dynamiques importantes : dans plus de la moitié des cas (51 %), l’agresseur n’est autre que le mari, un phénomène qui semble se confirmer au fil des années.
Un point notable du rapport concerne l’augmentation des plaintes électroniques, enregistrées via la plateforme numérique dédiée. En 2023, 908 plaintes ont été soumises en ligne, soit 14 % de plus qu’en 2022 (795 plaintes). Cependant, malgré cette hausse, ces plaintes en ligne ne représentent encore qu’une faible portion du total, soit seulement 1 %.
Le rapport révèle que les parquets ont traité 23.198 plaintes, soit 27 % du total, en les transmettant aux tribunaux. Pour 48.447 plaintes, la décision a été de classer l’affaire sans suite, souvent à cause du retrait des victimes. Ce dernier représente 11 % du total des plaintes. Dans d’autres cas, 9.671 plaintes restent en suspens, toujours en attente de preuves suffisantes ou d’avancées juridiques. Quant à 4 593 plaintes, elles ont été redirigées vers les autorités compétentes.
Le mari, principal accusé : une réalité inquiétante
L’une des conclusions les plus marquantes du rapport est que 51 % des accusés dans les affaires de violence conjugale sont des maris. Ce pourcentage a augmenté par rapport à 2022, où il était de 44 %. Les personnes extérieures à la victime suivent avec 43 %, et les enfants représentent 2 % des accusés. Une dynamique qui montre que, dans de nombreux cas, la violence provient du cercle familial immédiat.
Le rapport met également en avant une hausse notable des affaires de violence enregistrées : 29.950 en 2023, soit 1.134 de plus qu’en 2022. Cette augmentation marque un bond de 59 % par rapport à 2020, période qui avait vu une baisse notable des signalements en raison de la crise sanitaire mondiale. Ce phénomène est attribué à plusieurs facteurs : une meilleure prise en charge des victimes, une sensibilisation accrue des femmes à leurs droits, ainsi qu’une mobilisation renforcée des autorités judiciaires et de la police.
La violence physique domine, mais la violence psychologique monte en flèche
Dans l’ensemble des plaintes, la violence physique demeure en tête, avec 40 % des cas. La violence psychologique arrive en deuxième position, atteignant 35 %, une proportion en forte hausse par rapport à 2022, due à l’intensification du suivi de ce type d’abus par la justice. La violence économique représente quant à elle 18 % des affaires, tandis que la violence sexuelle reste marginale, avec seulement 7 % des cas.
Le rapport souligne également l’impact de la loi n° 103-13 sur les nouvelles infractions : 3 878 affaires ont été enregistrées, représentant 12,9 % des cas. Parmi elles, les expulsions du domicile conjugal occupent la première place (51 %), suivies des cas de harcèlement sexuel (27 %) et des actes de diffamation et atteintes à la vie privée (19 %).
Le rapport révèle aussi que, dans les affaires délictuelles, les maris sont encore une fois les plus nombreux à être poursuivis. En effet, 36 % d’entre eux sont accusés de négligence familiale, 22 % d’agression physique ayant entraîné une incapacité inférieure à 20 jours, et 14 % pour des accusations de diffamation.
Les données sont encore plus alarmantes lorsqu’il s’agit des infractions criminelles graves. En effet, dans 80 % des cas, les agresseurs n’ont aucune relation directe avec la victime. Plus de 1 200 personnes ont ainsi été poursuivies pour des crimes tels que le viol ou la violence physique ayant causé la mort.
30.410 femmes victimes : un chiffre qui ne cesse d’augmenter
L’ampleur de la violence contre les femmes est également révélée par le nombre de victimes : en 2023, 30.410 femmes ont été recensées comme victimes, soit une augmentation de 4 % par rapport à l’année précédente. Une analyse plus approfondie montre que les femmes âgées de 18 à 30 ans sont les plus touchées, représentant 47 % des victimes. Les femmes de 31 à 50 ans représentent 40 % des victimes, tandis que les femmes de plus de 50 ans constituent 13 % du total.
Le rapport met également en lumière les liens entre les caractéristiques socio-économiques des victimes et leur exposition à la violence. Il ressort que les femmes non instruites sont les plus vulnérables, représentant 40 % des victimes, suivies des femmes ayant un niveau d’études primaires (34 %). Les femmes diplômées du secondaire représentent 17 %, tandis que celles ayant un niveau universitaire ou une formation professionnelle ne représentent que 5 % chacune.
En ce qui concerne la situation économique, 67 % des victimes ne travaillent pas, et parmi les salariées, seulement 4 % occupent un poste dans la fonction publique. Les femmes travaillant dans le secteur privé représentent 14 % des victimes, tandis que celles exerçant une activité indépendante constituent 15 % du total.
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