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Alors que les rebelles du M23 continuent leur progression au Nord- et Sud-Kivu, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) lance un appel de fonds de plus de 40 millions de dollars pour aider les personnes déplacés dans ces deux provinces de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et dans les pays voisins.
Ces derniers jours, la poursuite des combats dans l’est de la RDC s’est traduite par une détérioration rapide de la situation humanitaire au Burundi voisin, où les équipes du HCR rapporte des arrivées quotidiennes de plus en plus nombreuses à la frontière nord-ouest avec le RDC, que les nouveaux arrivés franchissent souvent au péril de leur vie, en utilisant des embarcations de fortune pour traverser la rivière Rusizi.
Selon l’agence, rien que la journée de mercredi, plus de 9.000 personnes sont arrivées, fuyant ce qu’elles décrivaient comme « une situation de plus en plus désastreuse de l’autre côté de la frontière ».
Depuis le début du mois, plus de 40.000 ressortissants congolais, en majorité des femmes et des enfants, sont arrivés au Burundi.
« Ce nombre est susceptible d’augmenter à mesure que les hostilités en RDC progressent vers la ville d’Uvira, près du principal point de passage officiel de la frontière avec le Burundi », s’est inquiété vendredi, depuis Bujumbura, la Représentante du HCR au Burundi, Brigitte Mukanga-Eno, lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève.
Les personnes qui arrivent sont principalement des Congolais qui ont déjà été déplacés à l’intérieur du pays lors de conflits antérieurs et qui sont maintenant contraints de se déplacer à nouveau en raison de la reprise des affrontements.
Certains arrivent d’aussi loin que Goma, à des centaines de kilomètres au nord – « un autre exemple dévastateur de déplacement répété dans la région de l’Afrique de l’Est ».
Sur le terrain, les équipes du HCR constatent « un nombre inquiétant » d’enfants parmi les nouveaux arrivants, beaucoup d’entre eux n’étant pas accompagnés ou ayant été séparés de leur famille dans leur fuite. Les réfugiés décrivent qu’ils ont fui des affrontements intenses et des tirs d’armes à feu.
« Nombre d’entre eux ont déclaré qu’ils n’avaient pas assez de nourriture pour survivre et qu’ils n’étaient pas en mesure de continuer à travailler leurs terres », a détaillé Mukanga-Eno.
La grande majorité continue d’arriver par des points de passage non officiels, y compris la rivière Rusizi dans les communes de Rugombo et de Buganda, dans la province burundaise de Cibitoke.
De nombreuses familles restent sans abri, exposées aux éléments sous les fortes pluies saisonnières. D’autres s’abritent dans des écoles, des centres de transit et un stade aux services limités.
En collaboration avec les autorités nationales, les réfugiés seront transférés dans les prochains jours vers le site de réfugiés de Musenyi, dans le sud-est du pays, qui a une capacité d’accueil de 10.000 personnes.
Le gouvernement prévoit également d’allouer des terres pour créer des sites supplémentaires.
Selon le HCR, il y a un besoin urgent d’abris, de nourriture et de latrines, ainsi que de reloger les nouveaux arrivants dans d’autres sites afin de remédier à la surpopulation.
Plusieurs cas de rougeole ont été confirmés, avec un risque réel de propagation de la maladie étant donné le nombre croissant de personnes dans la région.
À Rugombo, les vaccinations se poursuivent afin d’enrayer la propagation de la maladie.
Les mouvements ailleurs dans la région ont été moins importants, soit 15.000 nouveaux arrivants enregistrés dans d’autres pays voisins depuis janvier.
En Ouganda, plus de 13.000 personnes en provenance de la RDC, y compris de Goma, sont arrivées depuis janvier, principalement par le centre de transit de Nyakabande.
Au Rwanda, rien n’indique pour l’instant une augmentation notable du nombre d’arrivants qui ont choisi de rester et de demander l’asile, car la plupart d’entre eux sont déjà rentrés en RDC.
Le 19 février, 53 ressortissants congolais ont cherché refuge à Kigoma, en Tanzanie, soit le nombre le plus élevé en une journée depuis le début de l’année.
L’appel de 40 millions, lancé vendredi par HCR, permettra de venir en aide à 275.000 personnes déplacées dans les provinces congolaises du Sud-Kivu, du Nord-Kivu, du Maniema et du Tanganyika.
Les fonds visent aussi à soutenir un afflux potentiel de 258.000 réfugiés, demandeurs d’asile et rapatriés dans les pays voisins, y compris au Burundi, au Rwanda, en Tanzanie, en Ouganda et en Zambie.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) indique par ailleurs avoir repris partiellement, jeudi, l’aide alimentaire dans certaines parties de Goma, la capitale du Nord-Kivu tombée aux mains des rebelles du M23, fin janvier.
Face à la poursuite des combats entre le M23 et les forces armées congolaises, l’agence d’aide de l’ONU s’est toutefois alarmée, jeudi, de la « montée en flèche de la faim » causée par les personnes fuyant les camps de déplacés.
« Je ne veux pas voir les enfants et les mères s’enfoncer davantage dans la faim et la malnutrition sévère », a déclaré dans un communiqué de presse, Peter Musoko, qui représente le PAM en RDC.
« Il faut que la violence cesse pour que nous puissions reprendre nos activités humanitaires », a-t-il ajouté.
Au Nord-Kivu, le PAM a fourni une aide alimentaire d’urgence à 9.000 personnes sur un total ciblé de 83.000.
« La sécurité doit s’améliorer pour que le PAM puisse atteindre des dizaines de milliers de personnes supplémentaires parmi les populations les plus vulnérables », souligne le PAM.
Dans la mesure du possible, l’agence onusienne fournit des produits nutritionnels essentiels pour traiter la malnutrition aiguë modérée chez les enfants, dans un contexte de flambée du prix des denrées alimentaires de base qui rend l’alimentation des familles de plus en plus difficile.
Le prix de la farine de maïs a augmenté de près de 67 %, alors que le coût de l’huile de cuisine s’accroit de 45 %.
« L’escalade de la violence oblige de plus en plus de familles à fuir, et maintenant elles n’ont plus de nourriture, plus de sécurité et plus d’endroit sûr où aller », a affirmé jeuid Shaza Mograby, porte-parole du PAM, relevant que « le désespoir des communautés affectées continue de croître de jour en jour ».
Sur le terrain, les agents humanitaires continuent de lutter pour atteindre les personnes les plus vulnérables alors que les principales voies d’accès restent bloquées et que l’aéroport international de Goma demeure toujours fermé.
« Les personnes les plus vulnérables de la RDC ne peuvent pas se permettre d’être négligées pendant cette crise », a insisté M. Musoko.
Des experts réclament un examen « médico-légal » des décès
De leur côté, des experts indépendants des Nations Unies ont exhorté les différentes parties au conflit à veiller à ce que les corps des défunts soient bien identifiés pour déterminer la cause réelle des décès.
Dans un communiqué de presse publié vendredi, ces experts se sont dits choqués par les images montrant environ 3.000 cadavres et restes humains dans les rues et aux abords du lac Kivu, à Goma.
« Ce lourd bilan humain constitue une preuve de crimes graves, dans un contexte d’intensification des affrontements », ont alerté les experts.
Les experts indépendants se sont dit préoccupés par les informations faisant état d’enterrements de plus de 2.000 corps sans identification appropriée, ni documentation des circonstances ou des causes du décès.
Au 11 février, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recensé 939 décès intra hospitaliers, en attente d’inhumation à Goma.
Les experts estiment qu’un examen « médico-légal professionnel » des corps des défunts et leur documentation sont essentiels. Cela permettrait notamment « d’établir si des meurtres illégaux, y compris des exécutions extrajudiciaires ont pu avoir lieu ».
Pour les experts, il s’agit ainsi de s’assurer que « des violations graves des droits de l’homme et les crimes internationaux fassent l’objet d’enquêtes et soient correctement documentés, poursuivis et punis ».
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