A l’heure où le Parlement engage le chantier stratégique de la refonte électorale, le ministère de l’Intérieur plaide pour un arsenal normatif capable de sanctuariser l’intégrité du scrutin, de neutraliser les dérives informationnelles et de consolider la gouvernance démocratique. Une réforme structurante qui ambitionne de réhabiliter la compétition politique et de restaurer la confiance citoyenne dans les institutions.
Abdelouafi Laftit, a défendu un ensemble de réformes électorales présentées comme un levier stratégique pour moraliser la vie politique et garantir la transparence des futures consultations.
Le responsable a insisté sur l’objectif central du gouvernement : garantir l’intégrité du scrutin tout en assurant une équité totale entre les acteurs politiques. Il a ainsi rappelé que cette révision s’inscrit dans le cadre des hautes orientations royales, formulées dans le Discours du Trône du 29 juillet, ont fixé le cap et le calendrier. Suivies de consultations élargies avec les partis, ces directives ont conduit aux projets de loi actuellement débattus au Parlement.
A cela s’ajoutent les implications de la résolution 2797 du Conseil de sécurité sur la question du Sahara marocain, qui introduit, selon le ministre, une dimension supplémentaire à prendre en considération dans l’élaboration des textes.
Le ministre a présenté cet arsenal comme une digue destinée à réduire au minimum les contestations post-électorales, non parce qu’elles seraient proscrites, mais parce que les garanties prévues doivent rendre les litiges infondés. Les nouveaux dispositifs cherchent à protéger la vie politique de toute suspicion, renforcer la transparence et assurer l’égalité des chances entre les candidats.
Laftit a par ailleurs réaffirmé la disponibilité de son département à intégrer toute proposition parlementaire susceptible de consolider l’intégrité du scrutin. L’un des volets majeurs de la réforme concerne la criminalisation des infractions électorales commises via les réseaux sociaux. Le responsable a insisté sur l’émergence de menaces inédites : fake news, manipulation numérique, deepfakes, amplification artificielle de contenus. Avec l’essor de l’intelligence artificielle, ces pratiques gagnent en sophistication et en impact, justifiant une vigilance accrue et des sanctions renforcées.
Parmi les mesures accueillies favorablement figure l’introduction d’un mécanisme d’incitations financières visant à encourager les partis à promouvoir davantage de jeunes candidats aux élections législatives. Ce dispositif, encadré par des critères stricts, ambitionne de favoriser le renouvellement des élites et de renforcer la présence des femmes et des jeunes dans l’hémicycle.
Les membres de la Commission ont, pour leur part, mis en avant la cohérence de ces réformes avec les orientations royales appelant à une moralisation accrue de l’action parlementaire et à l’émergence de responsables politiques dotés des compétences requises. A leurs yeux, le moment politique que traverse le Royaume constitue une phase charnière où convergent attentes citoyennes et impératifs institutionnels.
Ils rappellent également que le Maroc a démontré sa capacité de résilience et d’organisation en parvenant, au plus fort de la pandémie, à tenir trois scrutins en une seule journée, une performance considérée comme révélatrice de la maturation continue de son processus démocratique.
Les parlementaires appellent toutefois à une modernisation prudente du cadre électoral afin d’éviter toute déstabilisation susceptible d’éroder la confiance publique. Selon eux, l’évolution du dispositif doit se poursuivre sans compromettre la stabilité législative, socle essentiel de la crédibilité de la vie politique.
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