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on - December 28, 2024 -
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Le Maroc se positionne à un carrefour déterminant de son développement national, initié par des réformes structurelles profondes. Celles-ci sont intimement liées à la consolidation de l’Etat de droit et à l’instauration d’un climat de compétitivité destiné à atténuer les disparités territoriales. Parallèlement, elles visent à dynamiser un développement national en parfaite adéquation avec les défis tant internes qu’externes auxquels le pays est confronté.
En effet, le Maroc s’engage résolument sur la voie de la régionalisation avancée. Cette démarche, bien plus qu’une simple réorganisation administrative, s’inscrit dans une dynamique de transformation en profondeur de la gouvernance territoriale. Elle vise non seulement à redistribuer le pouvoir et les ressources de manière plus équitable, mais aussi à renforcer la cohésion sociale et économique à travers tout le Royaume. En recentrant le développement autour des régions, le Maroc entend maximiser l’impact de ses politiques publiques, en adaptant les solutions aux spécificités et besoins locaux.
Selon Abbas El Ouardi, professeur de droit public à la FSJES de Rabat, les discours royaux articulent une vision stratégique qui privilégie le développement national et la réalisation d’une prospérité économique et sociale pour chaque citoyen marocain. Ces discours offrent aux pouvoirs législatif et exécutif un cadre cohérent de réflexions et de directives, définissant une feuille de route ancrée dans les principes de gestion stratégique des affaires publiques.
« Dans ce contexte, l’architecture administrative du Royaume du Maroc, qu’il s’agisse du niveau central ou de l’échelon décentralisé, émerge comme un fondement institutionnel crucial pour la consolidation d’un Etat de droit démocratique. Ce cadre vise à assurer la continuité des services publics et à garantir une équité d’accès pour l’ensemble des citoyens« , a-t-il affirmé dans une analyse reçue par Hespress FR.
L’expert a également précisé que « l’expérience marocaine dans la gestion des services publics a prouvé, notamment après l’ère coloniale, certaines réussites telles que la marocanisation de l’administration et la mise en place d’une structure institutionnelle capable de répondre aux besoins des usagers tout en assurant aux institutions le respect de leurs rôles constitutionnels« .
Cependant, des défis persistants demeurent quant à l’accès universel et à la qualité des services publics à travers le Royaume, a-t-il souligné, notant que pour surmonter ces obstacles, le Maroc a adopté une approche ambitieuse de décentralisation territoriale, articulée autour des régions, provinces, préfectures et communes, évoluant d’une gestion locale à une perspective territoriale plus intégrée.
Par ailleurs, « la démocratie locale au Maroc a connu une transformation notable, abordant la décentralisation comme un processus progressif depuis la Charte communale du 23 juin 1960. Le véritable point d’inflexion vers la régionalisation s’est amorcé en 1984, lors d’un discours du feu Roi Hassan II, qui faisait référence au modèle des « Länder » allemands. Depuis lors, la régionalisation a suivi une trajectoire évolutive, notamment avec la révision constitutionnelle de 1992, qui a conféré à la région le statut d’institution constitutionnelle à l’échelle des provinces et préfectures« , a souligné El Ouardi.
Il a notamment évoqué le discours royal du 19 septembre 2001 et la missive royale du 9 janvier 2002 au chef du gouvernement ayant annoncé une feuille de route stratégique pour le renforcement de la démocratie territoriale, faisant de la région le point central d’un développement intégré. Cette orientation a trouvé son expression concrète dans la création des Centres régionaux d’investissement.
Et d’ajouter: « Le discours royal du 3 janvier 2010 a marqué un tournant décisif dans l’évolution de la régionalisation au Maroc, redéfinissant les concepts de régionalisation avancée. Cette dernière est conçue comme une structure administrative décentralisée, permettant au pouvoir central de transférer certaines compétences aux régions de l’Etat, dans le but de soutenir le développement territorial, de réduire les disparités régionales, et de rapprocher l’administration des citoyens« .
Conformément aux dispositions constitutionnelles de 2011, la région est devenue une entité territoriale de premier ordre, renforcée par les lois organiques n° 111.14 sur les régions, 112.14 sur les provinces et préfectures, et 113.14 sur les communes, a poursuivi le spécialiste. Ces textes confèrent une gestion partagée des affaires publiques à travers les services publics territoriaux, fondée sur la démocratie représentative issue des élections locales.
D’après El Ouardi, des conférences sur la régionalisation avancée sont souvent organisées autour des transformations politiques et de développement que connaît le Maroc. Ces événements offrent une plateforme propice au dialogue entre les acteurs politiques, territoriaux et experts en développement, avec pour objectif d’identifier les problématiques entravant l’amélioration du climat territorial, de proposer des solutions, et d’atteindre les résultats attendus pour le citoyen.
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