Le Maroc et le Brésil entretiennent un partenariat en pleine expansion, basé sur des échanges économiques, politiques et culturels renforcés. Ce rapprochement multidimensionnel s’inscrit dans une dynamique Sud-Sud ambitieuse, portée par la complémentarité des deux pays et leur engagement commun en faveur d’une coopération durable et mutuellement bénéfique.
Le partenariat entre le Maroc et le Brésil prend aujourd’hui un nouvel essor, fondé sur une coopération Sud-Sud solide, basée sur la complémentarité, la confiance mutuelle et la volonté partagée d’intensifier les échanges économiques, politiques et humains.
Cette dynamique s’illustre ces jours-ci à Marrakech, où se tient le Forum LIDE Brésil-Maroc. Ce rendez-vous d’affaires de haut niveau réunit plus d’une centaine de chefs d’entreprise et de responsables institutionnels des deux pays.
Intervenant à l’ouverture du Forum, le ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques, Karim Zidane, a salué la solidité de la relation bilatérale, soulignant qu’« entre le Maroc et le Brésil, il n’y a pas seulement une histoire ancienne, mais une vision commune du futur. Une vision du progrès par l’investissement et de la coopération par la confiance ». Il a mis en avant l’héritage historique entre les deux pays comme « socle d’une coopération Sud-Sud exemplaire », appelant à traduire cette convergence par des projets concrets et bénéfiques pour les deux parties.
Le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, a affirmé pour sa part que « le partenariat entre le Maroc et le Brésil n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un choix stratégique ». Le chef du patronat marocain a également mis l’accent sur le rôle moteur de la coopération Sud-Sud, rappelant que « en tant qu’acteurs clés du Sud, nous nous engageons à faire de la coopération Sud-Sud une force économique puissante au service de nos populations ».
Et M. Alj de soutenir que le Maroc et le Brésil représentent deux « portes d’entrée stratégiques » aux marchés à fort potentiel, relevant qu’ensemble, les deux pays peuvent « contribuer à façonner un nouveau corridor de coopération entre l’Amérique latine et l’Afrique, un corridor axé sur le commerce, l’investissement et l’innovation ».
Organisé par le Grupo de Líderes Empresariais (LIDE), le forum constitue une plateforme d’échanges entre décideurs publics et privés. Plusieurs panels sont au programme : agro-industrie, transition énergétique, commerce bilatéral, tourisme, technologies et services. La présence de personnalités telles que l’ancien président brésilien Michel Temer ou de hauts responsables témoigne de l’importance accordée à cette relation bilatérale.
Il convient de rappeler que la reprise officielle de la liaison aérienne directe entre Casablanca et São Paulo, suspendue depuis la pandémie, constitue un levier essentiel pour dynamiser les échanges humains et économiques, parmi les avancées récentes dans le renforcement des échanges bilatéraux. Annoncée par les ministres Nasser Bourita et Mauro Vieira en décembre 2024, cette connexion est assurée par trois vols hebdomadaires opérés par des Boeing 787 Dreamliner, avec une attention particulière portée à la réduction de l’empreinte carbone.
Cette liaison s’inscrit dans un cadre plus large. Le Maroc, fort de ses accords de libre-échange couvrant 2,4 milliards de consommateurs, et le Brésil, première économie d’Amérique latine, dessinent un « corridor de coopération » entre Afrique et Amérique latine, axé sur le commerce, l’investissement et l’innovation.
Dans ce sens, Karim Zidane a rappelé que les échanges commerciaux entre les deux pays ont triplé en deux décennies, atteignant plus de 2,5 milliards de dollars en 2023. Toutefois, a-t-il noté, le niveau d’investissement croisé reste encore en deçà du potentiel, reflétant un « réservoir d’opportunités largement sous-exploité ». Pour le ministre délégué, ce forum vise à « insuffler un nouvel élan à une relation fondée sur le respect mutuel, la complémentarité et l’ambition partagée », tout en appelant à franchir « un nouveau palier ».
Il a également mis en avant les atouts structurels du Royaume, soulignant que, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, le Maroc s’est imposé comme un acteur économique crédible et un hub régional, grâce à sa stabilité, ses infrastructures logistiques de classe mondiale, une main-d’œuvre jeune et compétente, et un accès préférentiel à un marché de plus de 2,5 milliards de consommateurs. « Le Maroc n’est pas seulement une porte d’entrée vers l’Afrique, il est un carrefour stratégique entre l’Europe, le monde arabe, l’Afrique subsaharienne et les Amériques», a-t-il affirmé.
De son côté, Mohamed Aujjar, président de LIDE Maroc, met en avant le potentiel du Royaume comme plateforme régionale d’investissement, fruit des réformes engagées sous la conduite du Roi Mohammed VI. Il insiste sur l’importance du forum pour bâtir des partenariats solides et durables entre les opérateurs des deux pays.
Notons que la convergence entre les deux pays se renforce aussi sur le plan institutionnel. En août 2024, le Sénat brésilien a adopté à l’unanimité un accord de coopération et de facilitation des investissements, signé en 2019. Ce texte établit un cadre sécurisé pour les entreprises, avec des garanties en matière environnementale, de transparence, et de responsabilité sociale, ainsi que des mécanismes de résolution des différends.
Selon le professeur Mohamed Badine El Yattioui, expert en études stratégiques au National Defence College à Abu Dhabi, « cet accord marque un progrès important dans un partenariat multidimensionnel qui associe dimension économique, diplomatique et militaire ». Il souligne également que le retour du président Lula à ses ambitions africaines ouvre de nouvelles perspectives, faisant du Maroc un hub privilégié pour le Brésil sur le continent.
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