Après des mois de rumeurs persistantes, le remaniement ministériel a été opéré mercredi, insufflant une nouvelle dynamique à l’Exécutif. Le bilan à mi-parcours du gouvernement présentait des réussites notables dans certains secteurs, mais décevait sur d’autres. Voici ce qu’en pense Mohamed Ouzzine, Secrétaire Général du parti du Mouvement Populaire (MP).

Le Roi Mohammed VI a approuvé un remaniement gouvernemental, redistribuant des postes clés tels que l’Education, la Santé, l’Agriculture, l’Investissement, la Solidarité, ainsi que le Transport et la Logistique, où d’importantes réformes sont en cours. Néanmoins, les nouveaux ministres auront fort à faire, compte tenu des délais serrés, et certains se retrouveront face à des dossiers épineux à gérer.

Commentant ce changement, le secrétaire général du parti de l’épi a noté que « le MP, fidèle à son choix stratégique depuis 2021 en tant que pilier de l’opposition nationale et institutionnelle, sincère et porteuse de réformes constructives, aspire à bien davantage qu’un simple réajustement technique de la structure gouvernementale« .

« Le changement que nous attendions, et que nous continuons à espérer, doit être fondamental au sein du programme gouvernemental. Ce programme s’est révélé inadéquat face aux défis actuels et aux aspirations des citoyens. Sa trajectoire s’est avérée erronée, ne correspondant pas à l’horizon stratégique que notre nation a tracé, guidée par la vision éclairée de Sa Majesté le Roi« , a-t-il ajouté.

Selon Ouzzine, le remaniement ministériel doit insuffler une nouvelle vitalité au gouvernement en rétablissant la « profondeur politique qui lui a fait défaut depuis sa création« . Pour lui, la nouvelle composition, sauf quelques rares exceptions, semble toujours s’orienter vers des solutions technocratiques pour des problématiques complexes tant politiques que sociales.

« Cela est particulièrement préoccupant alors que nous approchons du dernier projet de loi de finances de la législature, qui arrive sans apporter de réponses aux enjeux profonds tels que le stress hydrique et la réaction face à l’exode massif des jeunes« , a-t-il poursuivi.

Il a ainsi déploré qu’aucune stratégie n’ait été mise en place pour l’emploi et la lutte contre le chômage, qui continue de sévir parmi la jeunesse, malgré les appels urgents à l’action. Pour le SG, il manque des propositions convaincantes pour instaurer une justice fiscale équitable, revitaliser et attirer les investissements, ou enrayer la vague de faillites touchant les entreprises de toutes tailles.

« Il n’y a aucune vision concrète pour la mise en œuvre effective des principes constitutionnels en matière de pluralisme linguistique et culturel, et de reconnaissance de la culture amazighe, aucun progrès significatif dans le déploiement d’un nouveau modèle de régionalisation avancée, à l’exception d’une mention matérielle très limitée concernant la gestion de la valeur ajoutée destinée aux collectivités territoriales« , a-t-il signalé.

Il a en ce sens expliqué que les zones rurales, les montagnes et les oasis restent des domaines complètement éclipsés dans les priorités gouvernementales, en dépit des avertissements des tremblements de terre, des inondations et des incendies de forêts.

« Les modifications que nous attendions de la part des partis au sein du gouvernement étaient des décisions visant à atténuer la flambée des prix des combustibles, des viandes rouges et blanches, ainsi que des denrées alimentaires diverses. Nous espérions également que les partis de la coalition gouvernementale démontrent leur capacité à être un véritable gouvernement social, digne de porter le flambeau de l’Etat social. Toutefois, la nouvelle composition restera probablement prisonnière des conditions de son propre avènement« , a conclu Ouzzine.

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