Le ministère de la Santé et de la Protection sociale a annoncé, samedi soir, la reprise de la distribution régulière de la méthadone dans les centres de santé spécialisés, après avoir surmonté des perturbations dans son approvisionnement. 

D’après le communiqué du ministère, tous les centres d’addictologie à travers le pays ont désormais reçu des quantités suffisantes de méthadone, garantissant ainsi l’accès continu à ce médicament essentiel pour le traitement des addictions.

Cette reprise, est le fruit d’une mobilisation conjointe du ministère et de ses partenaires, incluant des efforts de coopération internationale pour sécuriser les sources d’approvisionnement, indique-t-on. 

Cependant, cette crise a longtemps secoué les centres d’addictologies. De nombreux toxicomanes ont souffert d’une absence prolongée de ce traitement vital, entraînant agitation, comportements à risque, et des scènes de violence dans des centres de traitement, notamment à Tétouan. Les usagers ont récemment exprimé leur mécontentement par des manifestations, réclamant leur droit à des soins adéquats.

La méthadone, utilisée dans le cadre de la substitution aux opiacés, est fondamentale pour aider les patients à se désintoxiquer et stabiliser leur santé. Sa pénurie avait des répercussions dramatiques tant pour les patients que pour les professionnels de santé. Dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, les centres de traitement des addictions ont fait  face à une crise exacerbée, où le personnel médical avait subi une pression accrue, souvent seul face à des patients en désespoir, augmentant ainsi les risques de violence.

Cette situation a mobilisé le MSPS et ses partenaires et ont mis les bouchées doubles pour éviter les répercussions sociales de cette bombe à retardement. Cette pénurie a mis en évidence, une fois encore, les défis de santé publique critiques et les conséquences qui vont au-delà de la simple disponibilité des médicaments. Les personnes vivant avec le VIH, par exemple, ont également souffert des effets de cette pénurie, soulignant l’interconnexion entre les différentes problématiques de santé.

Il est à rappeler que les syndicats de la santé publique n’ont pas resté les bras croisés face à cette situation critique. Ils ont exprimé, à plusieurs reprises, leur indignation face à l’aggravation des conditions de travail des professionnels de santé, appelant à des mesures concrètes des autorités. Ils ont recommandé de réduire les activités aux centres de traitement au minimum nécessaire jusqu’à ce que l’approvisionnement en méthadone soit rétabli, tout en demandant des protections renforcées pour le personnel soignant.

Ces mêmes associations ont averti que “cette situation pourrait avoir des répercussions désastreuses sur la santé des patients concernés, en particulier les personnes vivant avec le VIH et celles atteintes d’hépatite B et C”. 

Le retour de la méthadone permet de rétablir un environnement plus sûr, tant pour les patients que pour le personnel médical. Les centres de traitement des toxicomanes commenceront à retrouver une certaine stabilité, et les patients, qui étaient confrontés à une crise supplémentaire en raison du sevrage brutal, vont pouvoir bénéficier à nouveau de ce traitement essentiel. 

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