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La Russie a montré un intérêt pour devenir médiatrice dans le différend autour du Sahara. Mettant en avant ses bonnes relations avec le Maroc, la diplomatie russe entend jouer un rôle pour la reprise des discussions.
Alors que les négociations entre les parties prenantes au conflit autour du Sahara (Maroc, Algérie, Mauritanie et milice du polisario) sont au point mort depuis 2019, année marquant la dernière série de tables rondes sous l’égide de l’ONU, la Russie s’est positionnée pour jouer un rôle dans la reprise des discussions.
La Russie qui a longtemps été un soutien des thèses promues par l’Algérie et de son proxy, le pays a montré ces derniers mois des efforts pour faire entrevoir une prise de distance de ces dernières. Les relations quelques peu conflictuelles entre l’Algérie et la Russie marquant les précédents mois ont certainement contribué au nuancement de la position de la diplomatie russe.
Et dans un contexte où l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc en 2007 gagne du succès international, y compris des grandes puissances ainsi que de l’ancien pays ayant colonisé le Sahara (l’Espagne), la Russie semble avoir tout intérêt à se positionner dans une approche constructive de manière à signer une victoire diplomatique retentissante.
Tous ces pays qui appuient la souveraineté du Royaume sur le Sahara le font avec conviction et souhaitent que ce conflit soit définitivement réglé. Dans ce sens, la Russie semble vouloir également se joindre à une dynamique positive et jouer un rôle de premier plan en proposant de faire la médiation.
Moscou qui est membre permanent du Conseil de sécurité est un acteur influent de ce tour de table et a entre ses mains une opportunité qu’aucun autre pays n’a, elle a l’oreille de l’Algérie, le principal frein à la résolution de ce différend.
Lors d’une conférence de presse sur les résultats de la diplomatie russe en 2024, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, a mis en avant les bonnes relations avec le Maroc et a fait part de la volonté de participer à la résolution du conflit.
Moscou et Rabat ont de bonnes perspectives de coopération, a-t-il déclaré, affirmant que la Russie « aide » le Maroc à résoudre les problèmes liés au dossier du Sahara, tout en montrant un intérêt pour participer à la résolution définitive de ce conflit.
« Le Maroc est un pays ami. Nous avons de bons projets. Nous aidons les Marocains à résoudre les problèmes qui relèvent de la compétence du ministère des Affaires étrangères, en premier lieu le problème du Sahara occidental », a affirmé Lavrov.
Il a rappelé la position de principe de la diplomatie russe qui soutient « l’autodétermination » des Sahraouis. Le ministre des Affaires étrangères a déclaré que « le Conseil de sécurité a décidé il y a longtemps, il y a environ 40 ans, qu’il était nécessaire de résoudre le problème de l’appartenance au Sahara occidental par l’autodétermination du peuple sahraoui ».
La Russie qui s’oppose, par principe, aux positions exprimées par les Etats-Unis, pour des questions de leadership mondial et va dans à contre-sens de Washington avait par le passé voté contre les résolutions du Conseil de sécurité pro-marocaines, avant d’adopter une position plus neutre en s’abstenant de voter.
Au moment où Donald Trump reprend la présidence des Etats-Unis, la diplomatie russe a critiqué sa décision de reconnaitre, le 10 décembre 2020, la marocanité du Sahara. «Résoudre de tels problèmes de manière unilatérale ne fait que semer une tempête qui éclatera inévitablement à un moment ou à un autre. Nous devons rechercher plutôt un accord mutuellement acceptable», a lancé Lavrov.
Il a toutefois fait savoir que la Russie comprenant l’importance et la symbolique que la première cause nationale du Maroc. « Nous savons à quel point cela est important pour le Maroc. Nous essaierons de l’aider de toutes les manières possibles, mais le problème ne peut être résolu que sur la base d’un accord mutuel et non en imposant quelque chose à l’un des côtés », a-t-il poursuivi.
La Russie a montré des signaux d’une volonté de rapprochement avec le Maroc dernièrement. Fin décembre, l’ambassadeur russe à Rabat a indiqué que Moscou considérait le Maroc comme un pays « ami » et un « partenaire stratégique ».
« Pour la Russie, le Maroc est un pays ami et un partenaire stratégique. La nature particulière de nos relations a été cimentée par les accords signés par le président russe Vladimir Poutine et le Roi Mohammed VI, sur une base si solide qu’ils ont résisté à l’épreuve du temps », a-t-il estimé.
Allié de longue date de l’Algérie, aujourd’hui la Russie semble vouloir prendre ses distances ou changer subtilement d’une position qui a montré ses limites en s’adaptant à un nouveau contexte géopolitique. En choisissant de soigner ses relations avec le Maroc tout en conservant celles avec l’Algérie, la diplomatie russe avoir pris la voie d’un médiateur qui pourrait s’avérer intéressant dans le déblocage de la situation.
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