Le secteur de la pêche maritime dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, notamment le long de la façade méditerranéenne, traverse une crise sans précédent, marquée par une « diminution considérable » et un « déclin alarmant » des ressources halieutiques. Les professionnels de la pêche s’inquiètent et décrivent cette situation comme une véritable menace pour l’avenir de leur activité, Hespress a appris.

Selon des sources bien informées, cette raréfaction des ressources marines a provoqué une flambée des prix du poisson dans plusieurs villes du nord du Maroc. Cet été, le prix de la sardine a atteint des sommets, dépassant les 40 dirhams dans certaines localités, un montant sans précédent qui pèse lourdement sur le pouvoir d’achat des habitants, peu habitués à de tels niveaux.

Mounir Derraz, président de la Chambre des pêches maritimes de la Méditerranée, dont la juridiction s’étend de Larache à Saïdia, tire la sonnette d’alarme. Interrogé par Hespress, il affirme que cette crise des ressources halieutiques en Méditerranée n’est pas nouvelle : « C’est un problème que nous soulevons depuis des années, mais il n’a pas encore trouvé de réponse à la hauteur des enjeux« . Mounir Derraz exprime ainsi l’urgence d’une action concertée, en espérant voir des mesures concrètes rapidement mises en œuvre.

En première ligne de cette bataille pour la sauvegarde des ressources, les pêcheurs et professionnels du secteur attendent impatiemment les recommandations de l’Institut national de recherche halieutique (INRH). Ces études scientifiques sont perçues comme cruciales pour guider la restauration des stocks de poissons et offrir des pistes claires pour y parvenir.

« Nous sommes prêts à suspendre temporairement nos activités pour permettre une pause biologique« , annonce Mounir Derraz, rappelant la volonté des professionnels de coopérer en vue de préserver les ressources. Mais il soulève également une incertitude : « Nous ne savons pas encore à quel moment cela serait le plus opportun, ni si cette mesure produira réellement les résultats attendus« . Cette décision, selon lui, repose sur l’INRH, dont la responsabilité dans cette crise est soulignée.

Lors d’une réunion avec Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts , cette problématique avait déjà été abordée. Le ministre avait alors demandé que des « études scientifiques approfondies soient réalisées pour nous guider dans la restauration des stocks halieutiques en Méditerranée, qui continuent de diminuer de manière préoccupante« .

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon des sources professionnelles, les ressources halieutiques des ports relevant de la Chambre des pêches auraient chuté de 20 à 30 % pour l’année en cours, un facteur majeur expliquant l’augmentation significative des prix de diverses espèces de poissons.

La Chambre des pêches maritimes méditerranéennes tiendra sa session du mois d’octobre la semaine prochaine. Cette réunion promet d’être cruciale, car de nombreux défis liés à cette crise seront au centre des discussions. Les professionnels du secteur espèrent que des solutions concrètes émergeront pour sauver ce pilier vital de l’économie du littoral marocain.

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