Posted by - Senbookpro KAAYXOL -
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Les tensions géopolitiques entre grandes puissances connaissent une recrudescence inquiétante, et avec elles, les discours insistants sur la dissuasion nucléaire. Dans ce climat de rivalités croissantes, The Washington Post a consacré un long rapport à l’état actuel des arsenaux nucléaires dans le monde, leur répartition géographique et les profondes mutations stratégiques qu’ils révèlent. L’analyse met en lumière un retour progressif mais alarmant à une dynamique de confrontation nucléaire, rompant avec les efforts de désarmement amorcés à la fin de la guerre froide.
Selon les données compilées par le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) et la Federation of American Scientists (FAS), seulement neuf pays dans le monde détiennent officiellement des armes nucléaires. Les États-Unis et la Russie dominent largement cette catégorie, puisqu’à eux deux, ils concentrent environ 90 % de l’ensemble des têtes nucléaires recensées à l’échelle mondiale. En chiffres bruts, cela représente près de 12.241 ogives en circulation au début de l’année 2025.
La liste des autres puissances nucléaires comprend la Chine, la France, le Royaume-Uni, l’Inde, le Pakistan, la Corée du Nord ainsi qu’Israël. Ce dernier n’a jamais confirmé publiquement la possession d’un arsenal nucléaire, mais les estimations font état d’environ 90 têtes en sa possession.
Toujours d’après les mêmes sources, environ 9.600 de ces têtes nucléaires sont considérées comme étant encore en usage militaire actif, et près de 3.900 d’entre elles sont déployées sur des plateformes de lancement stratégique. Cette donnée met en relief l’importance persistante du nucléaire dans les dispositifs militaires contemporains. Pourtant, l’opacité autour de ces arsenaux ne cesse de croître : à l’exception notable des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France, la majorité des puissances nucléaires adoptent désormais une posture plus discrète quant à la divulgation des détails de leurs stocks.
Le rapport du Washington Post élargit également le regard à d’autres pays qui, sans posséder eux-mêmes l’arme nucléaire, hébergent néanmoins des ogives étrangères sur leur territoire, dans le cadre d’accords militaires multilatéraux. Ainsi, six États, membres pour la plupart de l’OTAN, accueillent actuellement des armes nucléaires américaines dans leurs bases militaires. Il s’agit de l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, l’Italie et la Turquie. Au total, environ 100 têtes nucléaires américaines seraient ainsi stockées dans ces pays, tout en restant sous le contrôle exclusif des États-Unis, selon les chiffres de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN).
La Russie, de son côté, n’est pas en reste en matière de démonstration nucléaire. Le président Vladimir Poutine a annoncé sa volonté de déployer des ogives nucléaires tactiques en Biélorussie, une décision confirmée par son homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko. Toutefois, à mi-2025, aucune preuve tangible n’a été apportée concernant l’effectivité de cette opération, comme le rapporte The Washington Post, citant des sources issues du renseignement international.
L’ancien président américain Donald Trump s’est lui aussi distingué dans ce contexte tendu. Lors d’une intervention controversée, il a révélé avoir envoyé deux sous-marins nucléaires dans des zones tenues secrètes, en réponse à ce qu’il a qualifié de “menaces indirectes” provenant de responsables russes. À cette occasion, il a mis en garde contre les risques d’un affrontement nucléaire non maîtrisé, soulignant l’importance de ne pas sous-estimer les dangers d’une escalade accidentelle.
Si la période post-guerre froide avait permis d’initier un mouvement global de réduction des arsenaux nucléaires, les signaux actuels vont dans un tout autre sens. De plus en plus d’États réaffirment le rôle central de l’arme nucléaire dans leur stratégie de sécurité nationale. L’idée de dissuasion nucléaire, pourtant fondatrice de l’équilibre mondial depuis plusieurs décennies, semble perdre en efficacité. Les attaques de missiles contre Israël n’ont pas été dissuadées par son arsenal, pas plus que les menaces nucléaires russes n’ont empêché l’Occident de soutenir militairement l’Ukraine.
Les analystes interrogés par le journal américain insistent sur les effets pervers de cette dynamique. Lorsqu’un pays renforce ses capacités de défense, cela peut être perçu comme une tentative d’amoindrir la puissance de dissuasion adverse, ce qui, en retour, pousse ce dernier à augmenter ses propres capacités, alimentant une nouvelle spirale de surenchère. Le risque ? Voir les niveaux d’armement nucléaire se stabiliser à des seuils dangereusement élevés, voire repartir à la hausse. Une évolution qui pourrait plonger le monde dans une phase marquée par davantage d’instabilité, de défiance et de tensions durables.
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