Dans le secteur aérien, le Maroc gagne du terrain face à l’Espagne qui risque de perdre de capacités et d’investissements, c’est ce qu’a récemment déclaré Eddie Wilson, PDG de Ryanair, cité par le portail spécialisé Tourinews.

Désormais un concurrent de taille dans le secteur aérien, le Maroc attire de plus en plus les entreprises spécialisées. Des aéroports connectés et des infrastructures modernes, le Maroc offre le meilleur combo aux sociétés aériennes. « L’Espagne risque de perdre davantage de capacité et d’investissements au profit de marchés plus compétitifs, laissant ses aéroports régionaux à moitié vides« , alerte Eddie Wilson, PDG de Ryanair.

La compagnie a annoncé une réduction de 800.000 sièges et la suppression de 12 routes pour sa saison estivale en Espagne, ce qui représente une baisse de 18 % de la capacité totale prévue. Les aéroports régionaux, qui dépendent particulièrement des compagnies low-cost, sont les plus touchés.

Ryanair justifie cette décision par « les taxes excessives » et l’inefficacité des « plans d’incitation » d’Aena (Aeropuertos Españoles y Navegación Aérea), qu’elle qualifie de « monopole« . Il convient de rappeler que les taxes aéroportuaires espagnoles sont gelées depuis 2021. Bien que le Conseil des ministres espagnol ait approuvé une augmentation devant entrer en vigueur en janvier 2025, la Commission nationale des marchés et de la concurrence espagnole (CNMC) a décidé, in extremis, de geler cette hausse (en décembre 2024) pendant un an. Face à la perspective d’une hausse en 2026, Ryanair a d’ores et déjà pris des mesures de pression.

La compagnie annonce spécifiquement l’arrêt de ses opérations à Jerez et Valladolid, ainsi qu’une réduction du trafic dans cinq autres aéroports régionaux : Vigo (-61 %), Saint-Jacques-de-Compostelle (-28 %), Saragosse (-20 %), Asturies (-11 %) et Santander (-5 %).

« En réponse à l’engagement du gouvernement espagnol de soutenir la reprise post-Covid, Ryanair a augmenté sa capacité pour renforcer la connectivité, stimuler le tourisme et l’emploi. Cependant, Aena persiste dans des hausses de taxes injustifiées et refuse de mettre en place des systèmes d’incitation efficaces pour soutenir la croissance régionale en Espagne, tout en privilégiant les investissements étrangers dans les aéroports des Caraïbes, du Royaume-Uni et d’Amérique« , explique Eddie Wilson.

Il cite en exemple l’Aéroport de Castellón, qui n’est pas géré par Aena et qui « a connu une croissance continue au cours de la dernière décennie grâce à des taxes compétitives et une gestion efficace« .

Il ajoute : « Sans une action immédiate, l’Espagne risque de perdre encore plus de capacité et d’investissements face à des marchés plus compétitifs. » Il souligne également que « la décision d’AENA de ne pas inciter les compagnies aériennes à utiliser la capacité sous-exploitée de ses aéroports régionaux a contraint Ryanair à déplacer ses avions et sa capacité vers des marchés européens plus compétitifs, tels que l’Italie, la Suède, la Croatie, la Hongrie et le Maroc, où les gouvernements favorisent activement la croissance ».

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