Des caïds et chefs de cercle auraient couvert l’activité d’ateliers clandestins de fabrication de sacs plastiques, pourtant interdits depuis 2016. Une commission d’inspection du ministère de l’Intérieur doit être envoyée sur le terrain dès septembre, apprend-on de nos sources.
Des rapports confidentiels transmis récemment au ministère de l’Intérieur pointent la responsabilité de plusieurs représentants locaux de l’Etat dans la prolifération d’unités clandestines fabriquant des sacs plastiques, ont affirmé des sources bien informées de Hespress. La loi 77.15, entrée en vigueur il y a neuf ans, en interdit pourtant strictement la production, la commercialisation et l’usage.
Ces documents, que Hespress pu consulter, évoquent des « irrégularités graves », notamment des procès-verbaux incomplets, des saisies non conformes, ainsi que des contrôles dirigés vers des zones non ciblées. En outre, les auteurs des rapports soupçonnent certains responsables de maintenir des relations avec les propriétaires de ces ateliers, parfois liés à des élus.
Par conséquent, une commission d’inspection sera dépêchée dès septembre. Ses missions couvriront plusieurs grandes agglomérations, dont Casablanca, Tanger, Agadir, Mohammedia, Meknès et Kénitra, où la production illégale prospère dans les quartiers informels et zones de construction anarchique.
Selon les mêmes sources, les enquêteurs examineront à la loupe le travail des services économiques locaux, afin de comprendre comment les opérations ont pu être détournées de leur objectif initial. Les données du ministère du Commerce et de l’Industrie, chargé de l’opération nationale « Zéro Mica », seront croisées avec les bilans des commissions régionales pour identifier d’éventuelles manipulations.
Les rapports signalent également des stocks massifs de polyéthylène, matière première des sacs plastiques, entreposés dans des hangars ou baraques. Officiellement soumis à une autorisation spéciale d’importation, ce matériau entrerait dans le pays en grande partie par des circuits illégaux. Les réseaux mis en cause bénéficieraient, d’après les mêmes sources, d’une certaine tolérance de la part d’agents locaux, leur permettant d’opérer loin des radars.
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