L’administration Trump 2.0 se trouve face à une opportunité historique pour résoudre le conflit du Sahara. Les Etats-Unis, s’appuyant sur la doctrine de la « paix par la force » qui a permis les Accords d’Abraham, peuvent transformer positivement les dynamiques régionales. Un alignement sans précédent entre la France, l’Espagne, et potentiellement la Mauritanie, crée des conditions propices à une résolution définitive, dont le succès nécessite également de motiver l’Algérie à s’engager de manière constructive, a souligné le site américain spécialisé dans la défense et la sécurité nationale, 19FortyFive.

Dans une récente analyse baptisée « Sortir de l’impasse: Un cadre stratégique pour résoudre la question du Sahara occidental« , 19FortyFive a précisé que la résolution de ce conflit permettrait de sécuriser trois intérêts vitaux pour les Etats-Unis. Tout d’abord, cela empêcherait la Chine d’étendre davantage son influence dans un corridor stratégiquement vital situé entre la Méditerranée et l’Atlantique. Ensuite, cela démontrerait la capacité continue de l’Amérique à influencer les résultats dans des régions contestées. Enfin, cela renforcerait les liens avec des partenaires fiables tout en forgeant de nouveaux alignements stratégiques à une époque marquée par une instabilité régionale croissante.

« La reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté marocaine a fondamentalement modifié les paramètres de résolution. Bien que l’accord inclut un engagement des États-Unis à ouvrir un consulat à Dakhla, un engagement que l’administration Biden n’a pas encore tenu, l’alignement subséquent de la France sur cette position crée un consensus historique parmi les principaux membres du Conseil de sécurité, renforçant la base pour une paix durable. Obtenir ce succès diplomatique tôt dans l’administration démontrerait une efficacité stratégique renouvelée tout en établissant une base pour aborder des défis régionaux plus inextricables« , a soutenu l’auteur de l’analyse, Amine Ghoulidi.

Il a noté que la résolution du Sahara, s’appuyant sur des cadres politiques existants, offre une victoire réalisable qui peut générer un élan pour des initiatives régionales plus larges. Ce consensus international renforcé autour du plan d’autonomie marocain comme seule base de résolution contraste fortement avec l’échec démontré des approches dirigées par l’ONU, centrées sur des options illusoires comme la partition.

« Le moment présent est particulièrement significatif en raison de l’alignement régional sans précédent sur la voie à suivre. Pour la première fois, des intervenants clés, avec une proximité historique et géographique au conflit, la France et l’Espagne, ont convergé dans leur soutien au plan d’autonomie marocain comme solution la plus réaliste et pragmatique« , a-t-il ajouté.

De plus, cet alignement peut s’étendre à la Mauritanie qui, tout en maintenant un équilibre délicat entre le Maroc et l’Algérie, entretient de solides relations avec la France et se positionne comme l’un des alliés régionaux les plus fiables de l’Occident. Cela, couplé aux intérêts stratégiques de puissances comme la Chine et l’Iran au Sahara occidental, crée une opportunité unique de résolution.

L’auteur a fait savoir que la Chine montre un intérêt marqué pour les infrastructures marocaines, menaçant les intérêts occidentaux et nécessitant une réponse stratégique des Etats-Unis. L’administration américaine pourrait favoriser une transition vers des cadres bilatéraux, en commençant par supprimer la MINURSO, pour rationaliser la résolution du conflit et affirmer son leadership diplomatique, tout en anticipant le rôle grandissant de la Chine comme médiateur régional.

« Remplacer l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental par des efforts diplomatiques américains permettrait de simplifier les mécanismes de résolution de conflit et de les aligner sur les réalités actuelles. Ce changement de politique direct permettrait un engagement mené par les Etats-Unis tout en démontrant la compétence diplomatique à un moment où le leadership américain fait face à des revers importants au Sahel et est mis à l’épreuve de l’Ukraine au Moyen-Orient« , a-t-il poursuivi.

Par ailleurs, Ghoulidi a rappelé que la résolution du conflit du Sahara nécessite une approche directe envers l’Algérie, alliant reconnaissance de son statut de puissance régionale et responsabilité. Les Etats-Unis, en tirant parti de l’efficacité des Accords d’Abraham, pourraient mener des négociations directes pour obtenir des résultats concrets, renforçant la stabilité régionale par une coopération bilatérale.

Selon lui, il est crucial d’encourager l’Algérie à jouer un rôle constructif, réduisant les tensions avec le Maroc. L’administration devrait privilégier une stratégie duale, notamment renforcer les relations bilatérales tout en exerçant une pression pour une désescalade avec le Maroc, notamment par des dialogues sur la sécurité et l’intégration économique, liées à l’avancement de la résolution du conflit.

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