Dans l’affaire du Sahara, la solution basée sur l’initiative d’autonomie, comme seul cadre de règlement, est devenue une réalité depuis l’adoption vendredi 31 octobre de la résolution 2797. Le Roi Mohammed VI a livré un discours emprunt de clairvoyance et d’une volonté renouvelée de dialogue avec ses voisins, à leur tête l’Algérie, deuxième partie au conflit, pour la stabilité régionale. Décryptage avec le politologue Mohamed Bouden.
La dynamique en faveur de la résolution finale de ce conflit régional est désormais irréversible suite à l’adoption d’une nouvelle résolution onusienne historique qui rompt avec le langage habituel et pose les jalons d’une solution définitive. Elle sera politique, et se fera exclusivement dans le cadre de l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc en 2007.
Dans ce nouveau texte adopté à la majorité du Conseil de sécurité, rédigé par les Etats-Unis, porte plume de la résolution, la référence à l’initiative d’autonomie sous souveraineté marocaine est clairement instituée comme la solution. Les parties au conflit, toutes sans exception, sont appelées à retourner aux négociations dans le cadre du processus politique des « tables rondes » de l’ONU.
Les Etats-Unis se sont également proposés pour accueillir les négociations, signifiant une implication accrue de l’administration Trump et une détermination à clore définitivement ce dossier. « Je réserve une mention spéciale aux Etats-Unis d’Amérique, sous le leadership de Notre Ami, Son Excellence le Président Donald Trump, dont les efforts ont permis d’ouvrir la voie à un règlement définitif de ce conflit », a déclaré à ce titre le Roi Mohammed VI dans un discours inédit vendredi soir, à la suite de l’adoption de cette résolution qui fait entrer le pays dans « une étape charnière et un tournant décisif dans l’Histoire du Maroc moderne ».
« Il est certain que le discours royal prononcé à la suite de l’adoption de la résolution onusienne 2797 concernant la question du Sahara marocain constitue une déclaration historique d’un acquis longtemps attendu. Il s’agit incontestablement d’une annonce marquant une étape décisive et charnière dans le cours de ce différend artificiel autour du Sahara marocain. On peut considérer qu’il s’agit d’une nouvelle page de gloire dans l’histoire du Royaume du Maroc et dans son parcours politique contemporain », a commenté le politologue Mohamed Bouden.
Et d’estimer que le fait que le Roi ait affirmé que le Royaume du Maroc accueille favorablement le contenu de la résolution onusienne « traduit naturellement sa confiance et sa clairvoyance, ainsi que la justesse de sa vision stratégique et diplomatique ».
Cet acquis constitue le fruit d’un appui international croissant en faveur de l’Initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007 par le Maroc, et cette dynamique s’est poursuivie en prenant un nouvel élan en 2020 avec la position américaine, suivie en 2022 par la position espagnole, en 2024 par celle de la France, puis en 2025 par celle du Royaume-Uni, sans oublier les positions constantes de plusieurs pays arabes et africains ainsi que d’autres régions géopolitiques.
« L’autonomie est devenue une réalité consacrée dans les positions de nombreux États, occupant une place centrale dans leurs discours politiques. Plusieurs pays ont même traduit leur soutien en actes concrets, notamment par l’ouverture de consulats dans les provinces du Sud du Royaume », a affirmé notre interlocuteur.
Bouden a également souligné que le discours royal a mis en avant le fort engagement américain en faveur de la souveraineté du Maroc sur son Sahara et de la consécration de l’Initiative d’autonomie, estimant qu' »il s’agit donc d’une victoire à la fois pour la position américaine et pour la diplomatie pragmatique et réaliste adoptée par le Royaume du Maroc sous la conduite de Sa Majesté ».
Le discours royal a par ailleurs été l’occasion pour le Maroc de réaffirmer sa volonté sincère de dialogue avec ses voisins et son engagement pour une coopération régionale constructive afin d’assurer la stabilité.
« Afin de garantir la stabilité, le discours royal a également exprimé une volonté claire de construire sur la base de l’autonomie, en vue d’aboutir à des ententes avec la direction algérienne. Le Roi a ainsi lancé un nouvel appel à l’Algérie et à sa direction pour le dialogue, prolongeant de manière constante la main tendue du Maroc envers l’Algérie dans le but de créer une complémentarité bénéfique pour toute la région et de mettre fin à la situation actuelle des relations bilatérales », a expliqué l’expert.
De même, le discours a fait référence aux populations des camps de Tindouf en Algérie, et cela, dit-il, « reflète sans aucun doute une vision royale clairvoyante visant à permettre à ces habitants originaires du Sahara marocain de rejoindre la dynamique de développement et de réaliser leur destin au sein du Maroc, sur les plans démocratique et économique ».
Alors que la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU a déterminé la voie à suivre pour le règlement définitif de la question du Sahara, en consacrant l’initiative d’autonomie comme le véritable exercice du droit à l’autodétermination interne, à travers la participation aux processus démocratique et de développement, « la prochaine étape s’annonce prometteuse et pourrait conduire à une solution durable, tout en représentant une avancée diplomatique et historique pour une région qui a longtemps souffert de ce conflit régional artificiel », estime le politologue.
Pour Mohamed Bouden, « il ressort clairement du discours du Roi que l’obtention de cet acquis n’a pas été chose aisée. Le Maroc a fourni des efforts considérables et constants pour convaincre la communauté internationale de la justesse de cette option. Aujourd’hui, l’autonomie est devenue la seule base du dernier Conseil de sécurité et constitue la solution réaliste répondant aux aspirations de toutes les parties concernées ».
L’autonomie, a-t-il poursuivi, a désormais une dimension contractuelle, permettant l’intégration et la participation de toutes les populations, afin d’en faire une option solide et irréversible, fondée sur un consensus large et soutenue par une reconnaissance internationale grandissante.
Et de conclure que le Maroc, fort du soutien international continu dont il bénéficie, consolide sa position, trace une voie de gloire dans la gestion des crises et la valorisation des opportunités, tout en faisant preuve de réalisme dans la recherche de solutions durables.
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