Depuis la rupture unilatérale par le front polisario de l’accord de cessez-le-feu de 1991, les Forces armées royales (FAR) maintiennent une posture de fermeté maîtrisée face à une série d’actions armées qualifiées comme étant de « faible intensité » à l’est du dispositif de défense marocain.
Ces provocations, marquées par des tirs sporadiques et des mouvements limités, n’ont pas modifié l’équilibre militaire sur le terrain, mais visent essentiellement à entretenir une tension artificielle dans la zone tampon.
Selon une analyse publiée par la revue française spécialisée War Wings Daily, le conflit du Sahara est entré, depuis 2020, dans une nouvelle phase caractérisée par une montée en puissance des technologies militaires, notamment l’usage accru de drones armés par le Maroc. Ce virage stratégique aurait transformé un conflit longtemps figé en une confrontation asymétrique à forte dimension technologique et géopolitique.
La publication souligne que les FAR ont développé une capacité opérationnelle avancée reposant sur des systèmes de drones de dernière génération, acquis auprès de partenaires stratégiques comme la Turquie, la Chine et Israël. Parmi ces équipements figurent notamment les drones Bayraktar TB2, Wing Loong, ainsi que des munitions rôdeuses, permettant des frappes ciblées et à haute précision contre des éléments armés du polisario.
Cette supériorité technologique aurait permis au Maroc de neutraliser des positions mobiles, de perturber les chaînes logistiques de la milice séparatiste et de frapper des cadres opérationnels, modifiant de facto le rapport de force dans les zones situées à l’est du mur de défense. War Wings Daily estime que ces opérations ont considérablement réduit la capacité de nuisance du polisario, désormais cantonné à des actions symboliques sans portée militaire réelle.
Toutefois, la revue évoque également des préoccupations d’ordre humanitaire, faisant état d’allégations relatives à des victimes civiles, notamment des chauffeurs routiers étrangers, dans la zone tampon placée sous supervision onusienne. Ces incidents présumés ont donné lieu à des appels à enquête de la part de certaines instances internationales et à des rappels au respect du droit international humanitaire.
Face à ces accusations, les autorités marocaines réaffirment que les opérations menées par les FAR s’inscrivent strictement dans le cadre du droit à la légitime défense, et qu’elles ciblent exclusivement des menaces armées avérées. Rabat dénonce, également, une instrumentalisation médiatique visant à brouiller la lecture du terrain et à masquer les violations répétées du cessez-le-feu par le polisario.
Ce dernier, pour sa part, parle d’« assassinats ciblés » et accuse le Maroc de remettre en cause les accords militaires encadrant la mission de la MINURSO, alors que les Nations unies continuent d’appeler à une reprise du processus politique sous l’égide de leur envoyé personnel.
Au-delà des affrontements limités, la « guerre des drones » au Sahara illustre, selon War Wings Daily, une mutation profonde des formes de conflictualité en Afrique, où la technologie militaire devient un facteur déterminant de dissuasion et de contrôle territorial.
Dans ce contexte, le Maroc poursuit le renforcement de sa position diplomatique, élargit le soutien international à son initiative d’autonomie et maintient une approche combinant sécurité, stabilité et développement dans ses provinces du Sud
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