Après des déclarations controversées et des rencontres critiquées entre des députés du Parti populaire espagnol (PP) et des représentants du mouvement séparatiste du Polisario à Gran Canaria, l’Association canarienne des victimes du terrorisme (ACAVITE) s’est défendue en rappelant les atrocités commises par cette milice contre le peuple espagnol.
Dans une déclaration officielle, l’association qui représente les victimes espagnoles du polisario, a dénoncé les initiatives politiques du Parti populaire (droite) en faveur du polisario, ne comprenant pas le sens de ces motivations.
L’ACAVITE a critiqué ces mouvements «incohérents et défectueux» du parti de droite, étant donné que ce parti espagnol censé défendre les intérêts des Espagnols, s’est dressé aux côtés de l’auteur des agressions.
La réaction de l’association fait suite à une rencontre, organisée la semaine dernière à Gran Canaria, réunissant des députés du Parti populaire espagnol et des membres du polisario. A l’occasion, les députés du PP avaient critiqué le soutien de Madrid aux positions marocaines, et ont nié que la dernière résolution du Conseil de sécurité n°2797, ait consacré l’initiative d’autonomie.
L’association a critiqué le « revirement soudain » de la position du PP et une incohérences avec ses engagements pris, alors qu’auparavant, le parti avait exprimé son soutien aux victimes espagnoles du polisario.
En effet, l’ACAVITE avait rencontré les députés du PP en octobre dernier au siège du parlement à Madrid, et ces derniers avaient affirmé qu’ils allaient soutenir la loi sur la réparation des victimes et familles des victimes prévues aux îles canaries.
Les victimes d’exactions et disparitions forcées signées par le polisario ont par ailleurs fait noter que le Parti populaire était membre du gouvernement régional canarien, soutenant que ce dernier soutient les victimes canariennes, d’où la nécessité de clarifier la position officielle du parti de droite et les raisons de ce changement de position.
Pour rappel, l’ACAVITE représente un total de 300 victimes canariennes recensées ayant subi des attaques meurtrières de la part du polisario entre les années 1970 et 1980. Ces dernières années, le Parti populaire espagnol, très bas dans les sondages et devenu impopulaire dans le pays ibérique, tente de se racheter une nouvelle image politique en devenant critique du parti ouvrier (PSOE) au pouvoir.
Le PP utilise une vieille rengaine espagnole, animée par des désirs néocolonialistes inassouvis d’une certaine frange de la population espagnole mécontente des Accords de Madrid qui ont officialisé le retrait espagnol du Sahara dans les années 70.
Le PP joue sur cette corde sensible, alimentant la méfiance envers le Maroc, une ligne adoptée par quelques médias espagnols à l’égard du Maroc. Ces mêmes médias, créent souvent du contenu péjoratif autour du Maroc en abordant les mêmes thématiques, à savoir l’immigration, la concurrence des produits agricoles, ou la montée en puissance militaire du Maroc, afin d’effrayer le lectorat espagnol et cultiver un sentiment d’animosité envers Rabat.
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