Dans une décision ferme et sans appel, la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) a décidé de prendre des mesures radicales pour récupérer les 5 milliards de FCFA dus par la Société de réalisation et de travaux (SRT). Après plusieurs mises en demeure restées sans réponse, la CdC a obtenu une ordonnance judiciaire lui permettant de saisir les comptes bancaires de la SRT, marquant ainsi un tournant dans cette affaire de créances impayées.
Depuis sa nomination à la tête de la CDC, Fadilou Keita a mis en place une série d’initiatives pour sécuriser et protéger les actifs de l’institution, mais aussi pour s’assurer que les engagements financiers sont respectés. Ce n’est pas la première fois que des mesures fermes sont prises sous sa direction, puisque plusieurs actions ont été menées pour réguler les relations avec les filiales et sécuriser les placements. Toutefois, la saisie des comptes bancaires de la SRT représente l’une des démarches les plus marquantes dans sa gestion.
Selon Libération, cette créance de 5 milliards de FCFA résulte d’un prêt accordé par la Cdc à la SRT, une société impliquée dans le projet immobilier “Cdc-Bambilor”. Ce programme de logements destinés à la vente à prix accessibles avait été lancé dans le cadre d’une joint-venture entre les deux entités. En décembre 2021, la CDC avait octroyé un prêt de 4 milliards de FCFA à la SRT, avec en garantie une hypothèque de premier rang sur un terrain de 20 hectares situé à Rufisque, d’une valeur estimée à 2,4 milliards de FCFA.
Malgré ces garanties et deux mises en demeure envoyées à la SRT, la société n’a pas honoré ses engagements, ce qui a conduit la CdC à agir de manière plus drastique. Libération rapporte que, suite à cette saisie conservatoire de créances, la SRT a tenté de bloquer la procédure en lançant une opposition devant le tribunal du Commerce. Cependant, le dossier a été renvoyé au 15 novembre, ce qui indique que le contentieux n’est pas encore réglé.
La CDC semble résolue à récupérer son argent et ne montre aucun signe de recul. Cette affaire illustre non seulement la gestion rigoureuse des finances de la CDC sous la direction de Fadilou Keita, mais aussi la volonté de cette institution de défendre ses intérêts face à des partenaires économiques défaillants. Si la SRT continue de refuser de s’acquitter de ses dettes, d’autres mesures pourraient être envisagées pour garantir le remboursement intégral de la créance, avec des conséquences sur le développement du projet “Cdc-Bambilor” et les relations entre les deux entités.
L’enjeu est désormais de taille, et l’issue de ce conflit pourrait avoir des répercussions importantes sur le secteur immobilier, en particulier en ce qui concerne les projets de logements accessibles, qui dépendent fortement de la confiance entre les acteurs publics et privés.
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