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Alors que la Coordination syndicale nationale du secteur de la Santé a décidé, vendredi dernier, de suspendre son programme de mobilisation à la suite d’une réunion avec le ministère de la Santé, les médecins du secteur public refusent de suivre cette décision. Ces derniers maintiennent leur programme de lutte, dénonçant la suspension du dialogue par leur tutelle.
A l’instar de la semaine dernière, les médecins du secteur public s’apprêtent à observer une grève nationale les mardi, mercredi et jeudi prochains dans toutes les structures de santé publique, à l’exception des services des urgences et de réanimation. Cette mobilisation s’inscrit dans un contexte de mécontentement profond face à ce que les grévistes qualifient d’« ignorance » de la part du ministère de la Santé et de la Protection sociale. Selon eux, le ministère n’a pas respecté les engagements des accords précédents et n’a pas initié de dialogue responsable.
Dans ce climat tendu, les établissements de santé publics risquent de connaître une crise similaire à celle vécue la semaine dernière lors de la grève des membres du Syndicat indépendant des médecins du secteur public. Aucune initiative de la part du ministère pour entamer un dialogue avec le syndicat n’a encore été signalée.
Dans son communiqué appelant à cette nouvelle mobilisation, le syndicat a rappelé : « Depuis le début des premières phases de négociations détaillées sur les nouvelles lois dans le secteur de la santé publique, nous avons toujours privilégié le dialogue plutôt que l’escalade (…) Nous croyons en la nécessité de réussir le chantier de généralisation de la couverture médicale, en apportant une véritable réforme au secteur de la santé publique, afin que le citoyen marocain puisse bénéficier de services de santé de qualité ».
Cependant, le même communiqué affirme que « le syndicat a été contraint de reprendre la lutte depuis avril 2024 », précisant que « c’est le gouvernement qui a conduit la situation à ce stade, en programmant des dialogues qui se sont avérés n’être que de simples séances d’écoute ».
Le syndicat a également souligné que « le véritable dialogue doit nécessairement déboucher sur des résultats concrets, contrairement à ces séances d’écoute qui nous ont épuisés et éloignés des véritables dossiers ». Il a accusé le gouvernement d’avoir utilisé ces réunions comme un moyen de gagner du temps, plutôt que de répondre aux revendications des médecins.
Comparant leur situation avec celle d’autres secteurs, le syndicat a dénoncé le manque de sérieux du gouvernement dans les dialogues concernant la santé publique. Il a critiqué « le non-respect des engagements antérieurs et le recul constant par rapport à tout ce qui avait été convenu, notamment l’accord général signé le 29 décembre 2023 et le protocole spécifique conclu entre notre syndicat et le ministère de la Santé à la fin de janvier 2024 ».
Le communiqué a également pointé du doigt la dernière phase de dialogue, qualifiée de « négociation imposant un fait accompli ». Selon le syndicat, « la signature de l’accord de juillet 2024 était obligatoire, sans véritable négociation ».
« Pour cette raison, nous avons refusé de le signer, car il contribue à aggraver la situation dans le secteur de la santé en perpétuant les mêmes causes de tension et en maintenant des atteintes aux droits des professionnels de la santé, en particulier les médecins, les pharmaciens et les chirurgiens-dentistes », ajoute le syndicat.
En outre, le syndicat a dénoncé le projet de statut général, qualifié de « scandale », et critiqué les dispositions qu’il contient. Selon lui, ces dernières « affectent profondément les droits fondamentaux et les acquis garantis par le statut général de la fonction publique ». Il a notamment mis en avant les pouvoirs jugés excessifs accordés au directeur général, tels que le licenciement abusif, l’abus d’autorité, ainsi que la fixation arbitraire des horaires et des lieux de travail.
Le syndicat a également dénoncé le nouveau système de promotion basé sur un quota qu’il juge « désastreux », remettant en cause le système d’avancement existant.
Le communiqué a par ailleurs mis en lumière l’absence d’un dialogue responsable pour élaborer les décrets restants. Ceux-ci concernent plusieurs aspects cruciaux, notamment les horaires de travail, la garde, les mutations au sein des groupes sanitaires, les composantes variables des salaires, la formation continue, ainsi que l’exercice dans le secteur privé pour les professionnels de santé.
Il a également critiqué « l’absence de garanties réelles et de mécanismes juridiques permettant de préserver le statut de fonctionnaire public à part entière, tout en apportant les modifications nécessaires aux lois 08.22 et 09.22 ».
Parmi les principales raisons de la protestation, le syndicat a pointé du doigt « l’inactivation des points d’accord antérieurs liés à l’aspect financier, notamment l’ajout de deux grades après le grade terminal, l’augmentation du salaire fixe des médecins, ainsi que d’autres revendications financières restées en suspens ».
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