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La pénurie de soluté qui sévit au Sénégal frappe de plein fouet le Centre de santé Diogali Moussé Samb de Ngor, où les interventions urologiques sont paralysées depuis une semaine. Une livraison de 60 flacons seulement, arrivée mercredi, ressemble davantage à un pansement sur une plaie béante qu’à une véritable solution. Selon L’Observateur, cette situation critique expose un système de santé au bord de la rupture, incapable de répondre aux besoins urgents de ses patients.
Un désert médical en pleine capitale
Le Pr Alain Khassim Ndoye, chef du service Urologie, ne cache pas son indignation face à cette crise qui entrave gravement les soins. “C’est un aveu. Cela veut dire qu’ils n’en ont pas”, a-t-il tranché, mettant en lumière l’incapacité des autorités sanitaires à approvisionner correctement les structures de santé. D’ordinaire, le centre stocke environ 1 000 flacons de sérum salé pour couvrir deux à trois mois d’activités. Aujourd’hui, cette réserve vitale est réduite à néant.
Les maigres livraisons en provenance de la Pharmacie régionale d’approvisionnement (PRA) sont rationnées et strictement réservées aux urgences. Pour les autres interventions, tout est suspendu. “Nous espérons recevoir des flacons vendredi. Si cela se confirme, nous pourrons timidement reprendre lundi”, explique le Pr Ndoye.
Des promesses fragiles, des besoins immenses
Cependant, ces hypothétiques livraisons ne suffiront pas à apaiser la crise. “Ce n’est pas un filet, mais une rivière de milliers de flacons qu’il faudrait”, alerte le Pr Ndoye. L’ampleur des besoins dépasse largement les quantités actuellement disponibles, exacerbant une situation déjà critique.
En attendant, les médecins et le personnel soignant se battent pour préserver le minimum. Les flacons restants sont jalousement protégés, comme une ultime réserve d’eau dans une oasis asséchée. Mais la réalité est implacable : si les stocks ne sont pas renforcés de manière substantielle, des vies humaines pourraient être directement mises en danger.
Un symptôme d’un système à bout de souffle
Cette pénurie illustre, une fois de plus, les failles structurelles du système de santé sénégalais. L’incapacité des autorités à anticiper et gérer une telle situation soulève des questions sur la gestion des stocks stratégiques et la coordination entre les différents acteurs de la chaîne d’approvisionnement.
L’Observateur rappelle que cette crise, bien que concentrée sur le Centre de santé de Ngor, reflète un problème plus large qui affecte d’autres établissements du pays. Entre les promesses de livraisons tardives et l’insuffisance des approvisionnements, les patients et les soignants sont les premières victimes de cette situation.
L’urgence d’agir
La crise du soluté met en évidence l’urgence d’une réforme profonde et d’une stratégie proactive pour éviter de nouvelles pénuries. Sans une réponse rapide et adéquate, le spectre d’une paralysie prolongée continue de planer, menaçant directement les soins et, à terme, la vie de nombreux patients.
Face à cette pénurie qui met en péril l’équilibre fragile du système de santé, la seule certitude est que le compte à rebours est enclenché. Ngor et tout le système de santé sénégalais attendent une action immédiate, sous peine de voir cette crise devenir une véritable tragédie sanitaire.