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En Iran, le réformateur Masoud Pezeskhian, ayant obtenu 42,5 % des voix lors du premier tour de l’élection présidentielle, se prépare à affronter ce vendredi le conservateur Saïd Jalili, qui a récolté 38,6 % des suffrages. Les élections présidentielles en Iran, bien que souvent teintées de controverses et de tensions, représentent cette année un tournant crucial dans l’histoire politique du pays.
En effet, le second tour qui se déroule ce vendredi, oppose deux visions radicalement différentes. D’un côté, on a un conservateur acharné, et de l’autre, un réformateur porteur d’espoirs de modernisation. Les enjeux sont colossaux, tant pour la politique intérieure que pour les relations internationales de la République islamique. Cette élection, faut-il le rappeler, vise à désigner le successeur du président Ebrahim Raissi, tragiquement disparu dans un accident d’hélicoptère le 19 mai.
Sur les 14 élections présidentielles tenues dans le pays, seule une s’est jouée au second tour, en 2005. En outre, avec une participation d’environ 40 %, encore non confirmée officiellement, ce scrutin pourrait marquer le plus faible taux de participation jamais enregistré depuis la création de la république islamique en 1979. Les autorités espéraient une forte mobilisation ; l’ayatollah Khamenei avait même exhorté les 61 millions d’électeurs à se rendre massivement aux urnes vendredi dernier pour contrer les candidats pro-occidentaux.
L’Iran traverse une période de profonde transformation sociale et économique. Les sanctions internationales, la pandémie de COVID-19, et les aspirations croissantes de la jeunesse pour plus de libertés ont créé un terreau fertile pour le changement. Les réformateurs, souvent vus comme les champions d’une ouverture politique et économique, semblent aujourd’hui représenter l’espoir de nombreux Iraniens fatigués de l’état actuel.
Le candidat conservateur incarne, quant à lui, la continuité d’une ligne dure, résolument opposée à toute forme de libéralisation qui pourrait, selon lui, menacer les fondements de la République islamique. Ses partisans, souvent issus des couches les plus traditionalistes de la société, voient en lui le garant des valeurs révolutionnaires et de l’indépendance nationale face aux pressions occidentales.
Pourtant, cette posture rigide est de plus en plus contestée, notamment par une population urbaine et éduquée qui aspire à plus de libertés personnelles et économiques. Les conservateurs peinent à séduire au-delà de leur base électorale traditionnelle, et leurs propositions économiques, souvent focalisées sur l’autosuffisance, semblent déconnectées des réalités du monde globalisé.
Le candidat réformateur, pour sa part, propose un programme ambitieux de modernisation. Il prône l’assouplissement des lois sociales, l’amélioration des droits civiques et une ouverture économique visant à attirer les investissements étrangers. Son discours, empreint d’un pragmatisme rafraîchissant, trouve un écho favorable chez les jeunes et les femmes, principaux moteurs du changement en Iran.
Cependant, la route est semée d’embûches. Les réformateurs doivent naviguer entre les attentes de leur électorat et les contraintes imposées par les structures de pouvoir existantes. Les Gardiens de la Révolution, forts de leur influence politique et économique, veillent au grain et ne manqueront pas de freiner toute tentative de réforme qui irait à l’encontre de leurs intérêts.
L’issue de cette élection aura des répercussions bien au-delà des frontières iraniennes. Un président réformateur pourrait ouvrir la voie à une détente avec l’Occident, facilitant ainsi la levée des sanctions économiques et une réintégration de l’Iran dans le concert des nations. En revanche, la victoire d’un conservateur renforcerait probablement l’isolement de Téhéran et accentuerait les tensions régionales, notamment avec les États-Unis et Israël.
Le second tour des élections présidentielles en Iran n’est pas seulement un choix entre deux candidats, mais une décision cruciale sur l’avenir du pays. Les Iraniens sont à un carrefour historique, et leur choix déterminera non seulement la direction de leur nation, mais également l’équilibre géopolitique au Moyen-Orient.
L’espoir des réformateurs repose sur la mobilisation des jeunes et des progressistes. Leur victoire pourrait marquer le début d’une nouvelle ère de modernisation et d’ouverture. Toutefois, les obstacles sont nombreux et le chemin vers le changement est incertain. Quoi qu’il en soit, ces élections resteront dans les annales comme un moment décisif de l’histoire iranienne.
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